L’explication et le respect du consentement des patientes lors des consultations gynécologiques font l’objet de préoccupations croissantes. Souvent, les examens médicaux tels que les touchers vaginaux ou les palpations mammaires sont réalisés sans le consentement explicite des patientes, ce qui peut être traumatisant.
Urgence de Respecter le Consentement
Depuis la mise en lumière de diverses affaires médiatisées, telles que celle d’Émile Daraï, les violences gynécologiques et obstétricales (VOG) sont au centre des débats. Ces violences, allant de paroles déplacées à des actes médicaux sans consentement, mettent en exergue la nécessité d’un changement profond des pratiques médicales dans le domaine de la gynécologie.
L’association Stop VOG a initié une enquête nationale pour mesurer l’ampleur de ces violences. Les résultats de cette enquête sont attendus avec impatience pour constater si la situation a réellement évolué depuis les révélations médiatiques.
La Charte Professionnelle et ses Limites
En réaction aux problèmes identifiés, une charte de la consultation en gynécologie a été créée en 2021. Ce document, conçu par divers collèges de médecins, vise à rappeler que « l’examen clinique n’est pas systématique » et que « l’accord oral de la patiente doit être recueilli avant tout examen ». Toutefois, malgré la diffusion de cette charte, de nombreux témoignages dénoncent une absence de respect des règles établies.
Julia Maruani, impliquée dans la rédaction de cette charte, insiste sur la nécessité pour les professionnels d’expliquer chaque geste médical et de solliciter l’accord de la patiente. Malgré tout, l’application concrète de ces principes dans les cabinets médicaux fait encore défaut.
Témoignages de Patientes
Les récits de patientes telles qu’Isabelle, qui détaille une expérience de consultation où son consentement n’a pas été respecté, illustrent bien la problématique. Isabelle, dans un état de sidération, n’a pas su réagir face à une médecin qui a outrepassé ses limites clairement établies.
De tels témoignages, récurrents et récents, montrent que beaucoup de professionnelles et professionnels ne suivent pas les nouvelles directives mises en place. Cela souligne le besoin urgent d’évoluer vers des pratiques plus respectueuses et centrées sur les droits des patientes.
L’évolution des Pratiques Médicales
Les pratiques médicales évoluent lentement. Encore récemment, la perception était que la simple venue d’une patiente en consultation impliquait automatiquement son accord à l’examen gynécologique. Heureusement, une nouvelle génération de professionnels remet en question ces pratiques obsolètes qui évincent le rôle central du consentement éclairé.
Céline Chauleur, représentant le Collège National des Gynécologues Obstétriciens Français, affirme que l’enseignement a changé. Désormais, le respect du consentement fait partie du cursus de formation des futurs médecins, mais cela ne garantit pas toujours une application efficace dans la pratique quotidienne.
Initiatives pour Améliorer la Situation
Pour Martin, étudiant en médecine, la formation sur le consentement ne doit pas être vue comme une simple formalité académique, mais comme une véritable éthique de la relation médecin-patient. Cela implique de déconstruire la relation de pouvoir existante pour favoriser une communication ouverte et honnête.
Les résultats de l’enquête menée par Stop VOG, attendus en octobre prochain, seront cruciaux pour évaluer l’efficacité de ces initiatives et pour proposer des améliorations concrètes afin de garantir le respect du consentement dans toutes les consultations gynécologiques.
Conclusion : Une Sensibilisation Nécessaire
Il apparaît primordial de sensibiliser autant les patientes que les praticiens sur l’importance du consentement. Cela passe par une meilleure formation, une mise en pratique rigoureuse des principes éthiques et un dialogue sans préjugés entre le monde médical et les femmes. Espérons que les initiatives engagées porteront leurs fruits et que l’avenir des consultations gynécologiques soit plus respectueux et sécurisé pour toutes les patientes.