Le papillomavirus humain (HPV) représente l’une des infections sexuellement transmissibles les plus répandues. Souvent méconnu, le HPV est pourtant responsable de nombreux cancers, notamment ceux de l’utérus, de l’oropharynx et de l’anus. C’est pourquoi la vaccination des enfants dès l’âge de 11 ans est fortement préconisée. Selon les experts en santé, la vaccination prévient jusqu’à 90 % des infections à HPV et s’avère presque 100 % efficace si réalisée avant le début de la vie sexuelle. Depuis la rentrée 2023, ce vaccin est disponible dans les collèges pour tous les élèves de 5ème, renforçant ainsi l’accessibilité.
Pourquoi la vaccination contre le HPV est-elle essentielle ?
Tant chez les hommes que chez les femmes, l’exposition au HPV est quasi-inévitable au cours de la vie. On estime qu’environ 80 % des adultes ont été exposés au virus à un moment donné. Le vaccin, recommandé pour les jeunes garçons et filles entre 11 et 14 ans, se fait en deux injections espacées de 5 à 13 mois. Pour ceux âgés de 15 à 19 ans qui n’ont pas été vaccinés plus jeunes, un schéma de rattrapage en trois doses est disponible.
Puisque deux types de vaccins sont proposés – Cervarix et Gardasil 9 –, il est crucial de terminer le cycle vaccinal avec le même produit pour garantir son efficacité. Désormais, pour les nouvelles vaccinations, le Gardasil 9 est celui recommandé, étant donné son spectre de protection plus large.
Comment se déroule la vaccination ?
Les familles sont encouragées à consulter leur médecin pour discuter des risques du HPV et évaluer le statut vaccinal de l’enfant. Le processus est simple et peu contraignant. Outre les médecins, les sages-femmes, infirmiers, et même certains pharmaciens sont habilités à administrer le vaccin. Des consultations médicales intégralement prises en charge par l’Assurance Maladie permettent de discuter et d’organiser cette vaccination précieuse.
Dans le cadre de la rentrée scolaire 2024, les étudiants de 5e peuvent se faire vacciner directement dans leur établissement. Cette approche communautaire vise à faciliter l’accès au vaccin et à encourager une protection homogène de la population adolescente. Cette vaccination est proposée gratuitement, tant qu’un accord parental est fourni.
Une campagne de sensibilisation renouvelée
Fort du succès de l’an dernier, la campagne nationale de vaccination initiée par l’Institut national du cancer (INCa) reprend cette année encore. Touchant près de 7000 collèges, cette initiative vise à informer parents et élèves via un kit pédagogique distribué en septembre. Ce kit comprend une présentation des enjeux de la vaccination et une autorisation à signer pour permettre la vaccination de l’enfant.
En effet, une précédente expérience menée dans la région Grand Est a démontré qu’une telle campagne peut sensiblement augmenter le taux de vaccination, qui est passé de 9 % à 31 % sur deux ans. En général, cette démarche vise à offrir une couverture vaccinale à 800 000 élèves chaque année.
Considérations financières et gestion du coût
Le vaccin contre le HPV, remboursé à 65 % par l’Assurance Maladie sur prescription, est aussi souvent pris en charge par les mutuelles. Dans certains centres de vaccination, le vaccin est administré gratuitement, tout comme lors des campagnes menées directement dans les collèges.
En soulignant que, bien que protectrice contre la majorité des HPV oncogènes, cette vaccination ne dispense pas du dépistage. Les femmes, même vaccinées, doivent continuer à faire des frottis de dépistage à partir de 25 ans pour se prémunir contre d’autres risques de cancer. La protection offerte par la vaccination est une étape clé dans le parcours de santé, mais elle doit être accompagnée d’un suivi médical régulier.