Les syndicats de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) se préparent à un automne houleux en réaction à un vaste plan d’économies dévoilé par le Premier ministre François Bayrou. Ayant divulgué ses intentions mi-juillet, ce plan prévoit environ 44 milliards d’euros d’économies dans les dépenses publiques, une initiative qui n’est pas sans provoquer de vives réactions.
Mobilisation des syndicats face aux enjeux
Les syndicats CGT, FO, CFTC et UNSA, représentant une majorité au sein de l’AP-HP, appellent à un vaste mouvement de grève pour s’opposer aux mesures envisagées. Ils exhortent les personnels hospitaliers à organiser des assemblées générales dès le 25 août afin de galvaniser la base contre ce qu’ils considèrent comme une menace pour le système de santé publique.
Ils décrivent les nouvelles politiques comme une « attaque frontale » non seulement contre le personnel de santé, mais aussi contre le modèle de solidarité sociale, l’un des fondements de la Sécurité sociale depuis 1945. Parmi les mesures les plus décriées, figure le doublement du plafond des franchises médicales – un changement qui ferait passer ce plafond de 50 à 100 euros par an.
Les mesures qui suscitent l’inquiétude
Le plan du gouvernement ne se contente pas de cibler les franchises médicales. Les syndicats rapportent des rumeurs dans la presse selon lesquelles le montant unitaire des franchises pourrait également doubler. Cela signifierait une augmentation des coûts pour chaque boîte de médicaments, passant de un à deux euros, et pour chaque consultation médicale, de deux à quatre euros.
De telles augmentations, affirment les syndicats, ne feraient qu’exacerber les inégalités dans l’accès aux soins, affectant particulièrement les plus vulnérables. Face à cette « odieuse attaque contre les malades », comme l’a qualifiée l’UNSA, des rumeurs circulent sur d’autres mesures d’austérité.
L’impact sur les jours fériés et les conditions de travail
Une autre proposition controversée du gouvernement concerne la suppression de deux jours fériés. Ce projet, qui fait partie des pistes visant à réduire les dépenses publiques, est fermement contesté par les syndicats, qui le considèrent comme une atteinte supplémentaire aux droits des travailleurs.
Ajoutant à la détresse des personnels hospitaliers, la CGT, FO, CFTC et UNSA soulignent une « dégradation sans précédent des conditions de travail ». Ils déplorent le non-respect des plannings de travail et les difficultés persistantes à faire reconnaître les accidents du travail, inquiétudes déjà présentes avant l’annonce de ce plan d’économies.
Un appel à la résistance
Les syndicats ne comptent pas reculer. Ils exigent un retrait complet du plan Bayrou-Macron, mettant en garde contre les conséquences néfastes de tels ajustements budgétaires sur le secteur de la santé et le bien-être des professionnels qui le composent. L’AP-HP, institution phare de la santé publique en Île-de-France avec 38 hôpitaux et plus de 100 000 professionnels, pourrait être le théâtre d’une mobilisation massive dans les semaines à venir.
En unissant leurs forces, les syndicats espèrent non seulement éveiller l’attention du public sur les dangers de ce plan d’austérité, mais également rallier dautres secteurs à leur cause. Une mobilisation qui pourrait s’étendre bien au-delà de l’AP-HP, touchant une large partie du service public.
Le débat autour de ces mesures pèse déjà lourdement sur le climat social de la rentrée. La tension croissante pourrait conduire à des mouvements de grande envergure, renversant peut-être le cours des politiques gouvernementales projetées pour 2026 et au-delà.