Depuis plusieurs mois, le shilajit, un complément alimentaire présenté comme un remède miracle, connaît un engouement croissant sur les réseaux sociaux tels que TikTok et Instagram. Pourtant, derrière l’image parfaite véhiculée par ces plateformes, des campagnes publicitaires malhonnêtes usurpent l’identité de personnalités célèbres, soutenues par l’intelligence artificielle, pour vanter les vertus de ce produit.
Le shilajit : entre mythe et réalité
Le shilajit est traditionnellement produit dans les régions montagneuses de l’Himalaya. Utilisé depuis des siècles dans la médecine ayurvédique, il est réputé pour ses prétendues propriétés exceptionnelles : augmentation de la testostérone, amélioration des capacités cognitives, et même retardement du vieillissement. Cependant, ces affirmations séduisantes doivent être prises avec précaution. Selon des recherches, les études scientifiques sur les bienfaits réels du shilajit sont limitées et les résultats actuels sont loin de prouver l’efficacité de cette substance sur la santé humaine.
En France, plusieurs célébrités telles que Didier Raoult et Jean-Michel Cohen ont découvert que leur image était utilisée à leur insu pour promouvoir le shilajit. Ces campagnes exploitent des outils d’intelligence artificielle qui permettent de manipuler des contenus audiovisuels, donnant l’impression trompeuse que ces figures influentes recommandent le produit. L’objectif est clair : crédibiliser le shilajit et doper les ventes en ligne.
Quand l’intelligence artificielle s’en mêle
L’exemple le plus frappant est sans doute une vidéo mettant en scène Didier Raoult, interdite d’exercer la médecine, vantant les mérites capillaires du shilajit. La vidéo a cumulé plus d’1,6 million de vues sur Facebook, induisant de nombreux utilisateurs en erreur. Ce phénomène n’est pas isolé ; il s’inscrit dans une tendance publicitaire plus large où l’IA est au cœur de stratégies de vente trompeuses. Les personnalités médicales et médiatiques deviennent des cibles faciles pour ces usages détournés de la technologie.
Des personnalités montent au créneau
Certaines des personnalités dont l’image a été usurpée n’ont pas tardé à réagir. Marine Lorphelin a diffusé une vidéo sur Instagram pour dénoncer l’utilisation de son identité à des fins commerciales, alertant sur les risques financiers et personnels pour les consommateurs. D’autres, comme le docteur Réginald Allouche, ont pris des mesures similaires, mettant en garde leurs abonnés contre les dangers d’acheter des produits non vérifiés en ligne.
Un manque de fondement scientifique
Malgré l’engouement populaire, le shilajit ne repose pas sur une base scientifique solide. En règle générale, les études ont été menées essentiellement sur des cellules en culture, rendant leurs conclusions difficilement applicables à l’humain. Il n’existe que peu d’essais cliniques validés sur son efficacité réelle. Les sites officiels de santé, tels que Santé.fr, mettent en garde contre les promesses exagérées attribuées au shilajit, qu’il s’agisse de traiter le diabète de type 2, l’asthme, ou encore la maladie d’Alzheimer.
De plus, la consommation excessive de certaines substances contenues dans le shilajit peut présenter des risques pour la santé. Ces précautions sont d’autant plus importantes lorsqu’il s’agit de produits importés de manière informelle via des sites n’offrant aucune garantie sur la composition des produits vendus.
Conclusion : vigilance et discernement
Dans un contexte où les influenceurs numériques peuvent orienter les décisions des consommateurs, il est crucial de faire preuve de discernement face aux allégations sur le shilajit. Les experts déconseillent d’acheter ce genre de compléments sur Internet sans disposer de preuves tangibles de leur efficacité et de leur sécurité. En attendant des recherches plus approfondies, la prudence reste de mise pour éviter les pièges du marketing.
L’engouement pour le shilajit est symptomatique d’une époque où les solutions miracles sont particulièrement séduisantes. Cependant, il est essentiel de se rappeler que l’attrait de ces produits rapides peut cacher des répercussions potentiellement dangereuses sans preuves scientifiques robustes pour les soutenir.
