Face aux défis actuels du système éducatif en santé, le gouvernement français a annoncé, par la voix de la ministre de la Santé Stéphanie Rist et du ministre de l’Enseignement supérieur Philippe Baptiste, le lancement d’une concertation nationale. Cette initiative vise à réformer l’accès aux études de santé pour présenter un nouveau cadre éducatif d’ici la rentrée 2027. Dans leur communiqué, les ministres soulignent la nécessité de ‘simplifier et harmoniser’ le processus d’admission.
Vers une réforme plus inclusive et lisible
L’ambition de cette réforme est de renforcer l’équité entre les différentes voies d’accès aux études médicales. Historiquement, l’éducation médicale en France était dominée par la Première Année Commune aux Études de Santé (PACES) et son numerus clausus. Depuis la loi Organisation et Transformation du Système de Santé (OTSS), ces limites ont été abolies, ouvrant la voie à une diversification des profils des étudiants. Cependant, des ajustements s’imposent face à la complexité des dispositifs actuels.
Un des enjeux majeurs est de garantir que le parcours vers les métiers de la santé devienne plus clair et accessible à tous. La précédente réforme a apporté une réduction significative du nombre de redoublements et a permis d’augmenter le nombre de places offertes de 25% depuis 2017, diversifiant ainsi le paysage étudiant des filières médicales.
Des dispositifs de formation élargis
Pour attirer une variété plus grande de candidats, les Licences Accès Santé (LAS) ont été créées. Ces licences permettent à des étudiants de suivre un cursus dans un autre champ disciplinaire tout en postulant à la deuxième année de médecine, pharmacie, odontologie ou maïeutique. Par cette approche pluridisciplinaire, les étudiants peuvent mieux se préparer tout en ayant une option de repli.
Par exemple, un étudiant en Licence de biologie peut choisir de s’orienter vers des études de médecine tout en ayant la possibilité d’opter pour une carrière différente si l’accès aux filières de santé ne se matérialise pas. Cela offre également une opportunité à ceux qui ne réussissent pas leur concours de la première année grâce à la voie de redoublement LAS.
Simplifier le dispositif PASS-LAS
Bien que la LAS et le PASS (Parcours Accès Spécifique Santé) aient simplifié certains aspects, leur complexité actuelle reste un défi, notamment pour les nouveaux étudiants. Le gouvernement reconnait que les ajustements nécessaires doivent se concentrer sur la réduction de la complexité administrative et la clarification des parcours. Des propositions seront débattues avec les acteurs du secteur, incluant les universités, les établissements de santé, les représentants étudiants et les parlementaires.
Objectifs et attentes
Avec une mise en œuvre prévue pour 2027, cette concertation espère fournir un cadre où l’accès aux études de santé est non seulement équitable mais également pratiquement accessible. Cela comprend notamment le maintien des principes fondamentaux de la réforme de 2020, visant à diversifier les profils étudiants tout en facilitant les transitions entre les différentes filières.
Il est crucial que les voix des étudiants soient prises en considération dans cette réforme. Les représentants des associations étudiantes sont ainsi invités à participer activement dans ces discussions pour s’assurer que les réalités et les défis du terrain sont bien intégrés dans les nouvelles réformes. Cela passe par une réduction de la fragmentation des parcours existants et une plus grande transparence dans les critères de sélection.
Conclusion
En conclusion, la réforme envisagée pour l’accès aux études de santé démontre une volonté de moderniser le système français de l’enseignement supérieur. Par la mise en place d’un système plus inclusif et transparent, le gouvernement ambitionne de créer un environnement où chacun, indépendamment de son parcours antérieur, a une chance équitable de poursuivre une carrière dans le domaine de la santé.
Alors que cette réforme se profile à l’horizon, elle pourrait bien marquer un tournant significatif dans la manière dont la France forme ses futurs professionnels de la santé, en leur offrant des parcours plus flexibles et intégrés.