En ce lundi 10 novembre, une tension palpable enveloppe les centres de radiologie de Moselle, où la plupart ont fermé leurs portes, hormis pour les urgences. Ce mouvement de grève est une réponse directe à la réduction prévue des forfaits techniques, une mesure incluse dans le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS), qui suscite la colère et l’inquiétude parmi les professionnels de l’imagerie médicale.
Un cri d’alarme des professionnels de santé
Les radiologues, à travers cette protestation, cherchent à alerter sur les conséquences dramatiques qu’entraînerait cette baisse. Ces forfaits techniques, au-delà de leur simple rôle économique, sont essentiels au fonctionnement quotidien des cabinets. Ils permettent non seulement le renouvellement et l’entretien des équipements de haute technologie, mais ils couvrent également une partie des charges opérationnelles et salariales indispensables à leur activité. En Moselle, cette réforme est perçue comme une véritable menace pour la viabilité des structures, qui craignent de ne plus pouvoir assurer la même qualité de soins aux patients.
Olivier Bruot, radiologue au centre Radiolor de Metz, se fait le porte-parole de ce mécontentement général. « Il y a un an, la radiologie libérale avait accepté de supporter le coût des produits de contraste utilisés lors des scanners et des IRM, avec la promesse d’une compensation par l’augmentation des forfaits techniques. Revenir sur cet engagement aujourd’hui, c’est mettre en danger nos pratiques et la santé des patients », affirme-t-il.
Conséquences pour les patients et le système de santé
Cette diminution des financements intervient alors que les besoins en imagerie médicale ne cessent de croître, notamment en raison du vieillissement de la population. Olivier Bruot insiste : « Accuser l’imagerie médicale de pratiquer trop d’examens, c’est méconnaître les évolutions démographiques et médicales. Répondre aux besoins accrus de la société n’est pas une faute, mais bien une nécessité urgente. »
Les conséquences potentielles de cette réduction inquiètent aussi la Fédération Nationale des Médecins Radiologues (FNMR). D’après elle, une telle mesure risquerait non seulement d’affecter le secteur privé, mais aussi de fragiliser encore davantage l’hôpital public, déjà sous pression par le manque de moyens et de personnel. « Restreindre les financements, c’est se priver des moyens nécessaires pour traiter efficacement les patients », alerte la FNMR.
Un appel au dialogue avec les autorités
Dans cet contexte tendu, les radiologues de Moselle, soutenus par d’autres professionnels à travers la France, appellent à un dialogue ouvert et constructif avec les décideurs politiques. Ils souhaitent que ces derniers prennent en considération les réalités du terrain avant de promulguer une diminution des forfaits qui serait, selon eux, contre-productive à long terme.
Les discussions autour du PLFSS vont se poursuivre dans les jours à venir. Les professionnels de santé espèrent que leur mobilisation et leurs revendications trouveront un écho attentif auprès du ministère de la Santé et des Affaires Sociales. En attendant, la suspension partielle des activités de radiologie continue, illustrant l’urgence de trouver une solution qui puisse satisfaire à la fois les impératifs économiques et les besoins de soins de la population.
Enjeux futurs pour le secteur
Au-delà de la question des forfaits, ce mouvement met en lumière les multiples défis auxquels est confronté le secteur de la santé en France. Entre la nécessité de moderniser les infrastructures, d’assurer l’accès équitable aux soins et de garantir une allocation optimale des ressources, la voie à suivre nécessite une réflexion approfondie, avec l’ensemble des parties prenantes.
Les radiologues de Moselle, par leurs actions, cherchent non seulement à défendre leurs intérêts, mais aussi à rappeler l’importance vitale de l’imagerie médicale dans le diagnostic et le traitement de nombreuses pathologies. « C’est une question de santé publique et de responsabilité collective », conclut Olivier Bruot.

