Alors que la France profite de l’été, un phénomène de santé publique attire l’attention : la circulation accrue des entérovirus. Ces virus, présents mondialement, voient généralement leur fréquence augmenter durant les mois chauds et les débuts d’automne, faisant de cette période un moment crucial pour la vigilance sanitaire. Dominées par des méningites bénignes, ces infections d’apparence inoffensive peuvent néanmoins évoluer vers des formes graves, selon l’âge et l’état de santé des individus concernés.
Situation actuelle des infections à entérovirus
Depuis l’année 2022, la France observe une montée progressive du nombre de cas d’infections à entérovirus après une période de relative accalmie pendant la pandémie de Covid-19. Ce rebond s’explique en partie par la levée des mesures sanitaires qui avaient freiné la propagation des virus. Le bilan des infections à entérovirus pour 2024 a révélé un retour à des niveaux comparables à l’époque pré-Covid, avec 3778 cas enregistrés, dont une majorité en été. Cette tendance se maintient en 2025, bien que les chiffres semblent indiquer un début de saison épidémique tardif.
Le Réseau de surveillance des entérovirus (RSE) assure un suivi attentif et rapporte une activité encore faible au 25 juin 2025, avec un nombre de méningites signalées inférieur à celui de 2024. Néanmoins, une augmentation des passages aux urgences pour méningites virales est notée depuis mai, suggérant un pic estival à venir. Ce contexte impose une vigilance accrue, notamment chez les jeunes enfants, principaux vecteurs de ces virus.
Recommandations pour les professionnels de santé
Face à cette recrudescence, Santé publique France et le Centre national de référence (CNR) des entérovirus conseillent aux professionnels de santé de rester vigilants devant des signes cliniques sévères, surtout neurologiques, qui pourraient dénoter une infection à entérovirus. Il est crucial d’effectuer des prélèvements appropriés pour détecter la présence d’entérovirus dans les cas graves, en se concentrant sur les échantillons de liquide céphalorachidien, de sang, et de prélèvements nasopharyngés.
Les professionnels sont exhortés à informer le CNR de toute infection néonatale sévère suspectée d’être causée par un entérovirus, afin de faciliter l’analyse sérologique et le séquençage nécessaire pour une meilleure compréhension et gestion de l’épidémie. Chaque signalement contribue à enrichir la base de données nationale, rendant possible une réponse rapide et adaptée aux fluctuations épidémiologiques.
Mesures préventives auprès de la population générale
Au-delà des professionnels, la population générale a également un rôle à jouer. Santé publique France rappelle l’importance de maintenir des mesures d’hygiène strictes pour limiter l’extension des infections, en particulier dans les foyers avec de jeunes enfants ou des personnes immunodéprimées. Des gestes simples, tels que le lavage régulier des mains et la désinfection des surfaces, sont essentiels pour réduire les risques de transmission.
Bien que la plupart des infections à entérovirus soient bénignes, certaines peuvent provoquer des complications sérieuses, nécessitant une prise en charge symptomatique. Il est également important de souligner que les antibiotiques ne sont pas efficaces contre les infections virales, et leur usage inapproprié doit être évité.
Conclusion
En résumé, la situation actuelle des entérovirus en France cet été appelle à une vigilance soutenue de la part des autorités sanitaires et du grand public. Une action coordonnée entre vigilance clinique, suivi épidémiologique, et prévention efficace à travers le respect des règles d’hygiène, représente la meilleure stratégie pour faire face à cette menace persistante. Les efforts collectifs et une communication transparente sont indispensables pour contenir l’impact de ces infections et protéger les populations les plus vulnérables.