La promotion de l’alcool sur les réseaux sociaux par les influenceurs est devenue un sujet de préoccupation majeur pour les organisations de santé publique et les régulateurs. Malgré les avertissements et les réglementations en place, notamment la loi Evin de 1991, nombreux sont les influenceurs qui continuent de contourner ces lois, mettant ainsi en danger la santé des jeunes utilisateurs exposés à ce type de contenu.
Addictions France, une organisation dédiée à la lutte contre les dépendances, a récemment souligné l’urgence de renforcer l’interdiction de la publicité pour l’alcool sur ces plateformes. En 2024, elle révélait que des milliers de publications enfreignent régulièrement ces lois, ce qui alerte sur le manque de contrôle efficace sur ces supports numériques.
Un Manque de Responsabilité des Influenceurs
Malgré les efforts pour sensibiliser à l’impact de la promotion de l’alcool, une enquête d’Addictions France démontre que 42% des influenceurs interrogés persistent dans cette pratique. Ce chiffre inclut des détenteurs du certificat d’« influence responsable », ce qui montre une déconnexion inquiétante entre la certification et la réalité de leurs actions.
De plus, l’association a constaté que les histoires éphémères, ou « stories », représentent la majorité des contenus illégaux, avec 73% des publications identifiées via ce format. Ce mode de publication, de par sa nature temporaire, échappe souvent aux mesures de comptabilisation et de régulation standards.
L’Inertie des Plateformes Numériques
Face à cette situation, de nombreuses voix s’élèvent pour demander une plus grande responsabilité des géants des réseaux sociaux comme Meta (qui possède Facebook et Instagram). En 2025, la justice a ordonné à Meta de retirer plusieurs publications d’influenceurs, un acte qui devrait encourager ces plateformes à prendre des mesures proactives.
Le rôle des plateformes est crucial, car elles détiennent les outils nécessaires pour monitorer et restreindre ce type de contenu. Cependant, jusqu’à présent, les mesures restent insuffisantes, et les efforts pour renforcer la réglementation se heurtent souvent à des obstacles juridiques et politiques.
Des Conséquences Légales et Sociales
Le non-respect des lois sur la promotion de l’alcool n’est pas sans conséquences. Outre les amendes et les poursuites judiciaires potentielles pour les contrevenants, il y a une répercussion sociale importante. La perception de l’alcool, influencée par ces contenus, tend à minimiser les risques associés à sa consommation, surtout chez les jeunes.
Ces représentations positives contribuent à une normalisation de la consommation d’alcool, associée à la convivialité et au plaisir, notions pourtant interdites dans le cadre de promotion légale selon la loi Evin. Ainsi, les régulateurs et les législateurs doivent intensifier leurs efforts pour adapter les législations à l’ère numérique.
La Mobilisation pour un Changement
Pour contrer ces tendances, l’association Addictions France ainsi que d’autres acteurs de la santé publique appellent à une révision radicale des lois en vigueur, afin d’interdire toute forme de publicité pour l’alcool sur les réseaux sociaux. Cette mobilisation est renforcée par des personnalités politiques et des professionnels de la santé qui militent pour une régulation stricte et adaptée aux nouveaux modes de communication.
Certaines propositions de loi sont en cours pour sanctionner sévèrement non seulement ceux qui publient des contenus pro-alcool, mais aussi les plateformes qui en permettent la diffusion. Cette double action est jugée nécessaire pour diminuer l’impact négatif de ces pratiques et protéger les jeunes.
Conclusion
La promotion de l’alcool par les influenceurs sur les réseaux sociaux reste un défi de taille pour la santé publique. Les efforts de régulation, bien qu’inévitables, doivent se renforcer pour s’adapter aux réalités d’une consommation de médias en constante évolution. La collaboration entre les législateurs, les plateformes numériques, et les agences de santé est cruciale pour créer un environnement en ligne plus sûr.
L’implication active de tous les acteurs concernés est essentielle pour garantir que les jeunes usagers des réseaux sociaux ne deviennent pas des cibles faciles pour la promotion irresponsable de l’alcool. L’avenir de la régulation de cet espace en ligne dépendra de la volonté collective d’agir fermement contre ces dérives.

