Alors que le « Mois sans tabac » incite de nombreux fumeurs à se priver de leur habitude pendant trente jours, des témoignages révèlent que la reprise de la cigarette après une période d’abstinence reste un phénomène courant. Explorons les diverses raisons qui poussent certains à raviver cette habitude longtemps laissée derrière eux.
Les moments de vulnérabilité émotionnelle
Nombreuses sont les personnes qui associent la reprise du tabac à une phase émotionnelle complexe ou douloureuse dans leur vie. Christine, par exemple, avait arrêté de fumer en 2002 lors de sa grossesse. Néanmoins, en 2019, elle replonge après que son époux a survécu à un cancer du pancréas. Elle déclare : « Mon mari voulait profiter de la vie et était souvent absent. Notre dernière fille ayant quitté le nid pour faire ses études à 200 kilomètres de là, je me suis retrouvée seule et inutile ».
De façon similaire, Anne raconte : « Mon fils de 9 ans et demi a fait une tentative de suicide. Après que la situation s’est stabilisée, j’ai cherché à me ressourcer et me suis retrouvée par hasard devant un bureau de tabac. L’angoisse m’oppressait et à cet instant, la cigarette m’a paru apaisante. Finalement, cela n’a pas aidé car j’ai retrouvé mon rythme d’il y a quinze ans en trois jours… un vrai piège ! »
Pour Maryse, qui avait cessé de fumer pendant une décennie, c’est la mort soudaine de sa chienne qui a été l’élément déclencheur. Quant à Quentin, une rupture a été à l’origine d’un « processus d’autodestruction » qui l’a poussé vers la cigarette.
L’importance de la convivialité
Outre les périodes de stress, certains reprennent la cigarette lors de moments conviviaux. Bénédicte, après plus de dix-huit ans sans fumer, a recommencé à cause des « cigarettes chaleureuses » partagées avec ses collègues pendant les pauses. Elle avoue : « Cela fait déjà un an et je culpabilise ».
Christine, de son côté, a vu sa résolution s’éroder après une séparation, une prise de poste et l’arrivée d’un nouveau compagnon qui fumait. Morgane, qui avait été fidèle à la cigarette électronique sans nicotine pendant sept ans, a cédé à la tentation après une sortie au restaurant avec ses sœurs.
L’alcool, un facteur déclencheur
Pour bon nombre, l’alcool en soirée avec des amis constitue un autre piège. Olivier, après trois ans d’abstinence, a cédé après quelques verres à une fête. Il décrit cette rechute comme une honte et un échec personnel.
Dans un scénario similaire, Mickaël, après deux ans d’arrêt, et Philippe, lors d’un repas arrosé, ont tous deux recommencé à fumer en soirée. Jules, quant à lui, lors d’un mariage, a retrouvé la cigarette après des jours passés avec ses amis proches.
Confiance en soi et gestuelle
Certaines personnes, comme Aline, réalisent que leur dépendance n’est pas tant à la nicotine qu’à la gestuelle associée à la cigarette. Elle explique : « Ce n’est pas tant la nicotine qui me manque, mais bien les gestes que je faisais lorsque je fumais. »
Isabelle, quant à elle, souligne un excès de confiance qui l’a convaincue, à tort, qu’elle pouvait être une fumeuse occasionnelle, après vingt ans sans tabac.
À travers ces récits, il est clair que la reprise du tabac après un arrêt dépend de plusieurs facteurs complexes et personnels. La compréhension de ces mécanismes peut être essentielle pour mieux soutenir ceux qui tentent de s’en défaire.
