Dans un contexte où les budgets alloués à la santé sont de plus en plus restreints, il est impératif de concentrer les efforts sur des interventions de prévention efficaces et basées sur des preuves fiables. Ce principe fondamental est au cœur du nouveau dossier de La Santé en Action, publié par Santé publique France en juillet 2025. Ce dossier met en avant la nécessité pour les acteurs de santé publique de transformer leurs pratiques en intégrant des stratégies fondées sur des données scientifiques rigoureuses.
Un exemple concret de cette approche innovante est le lancement de « Reperprev », un registre national destiné à cataloguer les interventions préventives qui ont prouvé leur efficacité. Inspirée par des initiatives similaires en Europe, notamment aux Pays-Bas, cette plateforme vise à rendre accessible un arsenal d’outils validés pour les professionnels de santé en France. Evelyne Gilot, experte de la plateforme néerlandaise, souligne l’importance de l’intégration de ces pratiques dans les services de santé communautaires malgré les défis d’appropriation par les professionnels.
Concrétisation des preuves scientifiques sur le terrain
La mise en œuvre de stratégies de prévention basées sur des preuves exige une évaluation méticuleuse de leur efficacité dans le cadre de la vie quotidienne. En France, le nombre d’initiatives évaluées reste faible en raison de la complexité et du coût associés aux démarches d’évaluation, qui mobilisent de nombreuses ressources académiques et communautaires. Pourtant, ces évaluations sont vitales pour garantir les bénéfices réels de ces interventions sur la santé publique.
Un projet phare illustrant cette mise en pratique est « 13 en santé » à Marseille, ciblant l’amélioration des campagnes de vaccination et de dépistage dans les quartiers défavorisés. Ce projet ambitieux utilise des approches innovantes telles que le dispositif d’aller-vers, essentiel pour surmonter les barrières d’accès aux soins. Bien que la médiation en santé ait fait ses preuves, des études supplémentaires à haut niveau sont nécessaires pour hisser cette méthode au rang des solutions validées scientifiquement.
Mise en valeur des programmes internationaux
Outre les initiatives locales, l’adoption de programmes internationaux ayant déjà démontré leur succès présente un axe de développement significatif pour la prévention française. Le dossier met en lumière des initiatives d’origine américaine, québécoise et européenne, adaptables aux contextes locaux français. Ces programmes, principalement axés sur la prévention des addictions et des risques psychosociaux chez les jeunes, nécessitent un suivi rigoureux pour s’assurer qu’ils maintiennent leur efficacité initiale lorsqu’ils sont appliqués à grande échelle.
Le respect des standards méthodologiques lors de la transposition de ces initiatives est crucial pour éviter des dérives qui pourraient compromettre leur efficacité. La collaboration internationale et le partage de ressources et d’expertise permettent de surmonter les obstacles liés à l’implantation de ces programmes et maximisent leur impact préventif.
Des collectivités mobilisées pour la santé publique
Les collectivités locales jouent également un rôle primordial dans l’application de stratégies préventives, en particulier pour protéger les populations vulnérables. Un article du dossier explore divers leviers à disposition des collectivités, notamment en matière de prévention face aux vagues de chaleur grâce à une meilleure gestion des déterminants sociaux de la santé, comme le logement et l’urbanisme.
En conclusion, améliorer la prévention passe par une synergie entre différentes entités de santé publique, qu’il s’agisse de services locaux, de programmes internationaux ou de répertoires nationaux comme Reperprev. Ces outils permettent d’unifier les efforts pour une intégration efficiente de pratiques validées, proposant aux citoyens des solutions de santé publique basées sur des standards éprouvés.