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Des millions d’assurés négligent leur Complémentaire santé solidaire : un droit peu exploité

A diverse group of people confused while sitting at a table with health insurance papers scattered, representing the complexity of understanding health rights in France.
En France, de nombreux assurés éligibles à la Complémentaire santé solidaire ne profitent pas de ce dispositif pourtant avantageux. Ce constat révèle une méconnaissance ou une démarche complexe pour de nombreux foyers.

En France, la Complémentaire santé solidaire est un dispositif qui offre une prise en charge des frais médicaux non couverts par l’assurance maladie obligatoire. Pourtant, nombreux sont ceux qui n’utilisent pas ce droit malgré leur éligibilité. Cette couverture, mise en place depuis 2019, concerne plus de 7,8 millions de personnes, dont 76% bénéficient d’une gratuité totale. Cependant, un grand nombre de personnes éligibles n’ont pas encore franchi le pas pour en faire la demande.

Un dispositif encore trop méconnu

La Complémentaire santé solidaire progresse, avec une hausse de 4,5% en 2024, mais reste sous-utilisée. En 2021, 44% des personnes qui pouvaient en bénéficier ne l’avaient pas demandée, ce qui correspond à près de 3 millions de foyers. Cette situation traduit une méconnaissance persistante ou une démarche administrative perçue comme trop complexe par certains assurés.

Comprendre la Complémentaire santé solidaire

Ce dispositif est destiné à alléger le coût des soins pour les personnes aux revenus modestes. Les bénéficiaires peuvent éviter d’avancer les frais médicaux pour les consultations de santé, les médicaments, les hospitalisations et les équipements médicaux comme les lunettes ou les cannes. Selon les ressources du foyer, la Complémentaire santé solidaire peut être soit gratuite, soit coûter entre 8 et 30 euros par mois et par personne maximum.

Critères d’éligibilité

Pour bénéficier de la Complémentaire santé solidaire, il faut répondre à certains critères de ressources. Par exemple, pour une personne seule, le plafond de ressources mensuelles pour une gratuité totale est fixé à 862 euros, et à 1 163 euros pour une participation financière. Ces montants varient selon la taille du foyer et la région, avec des plafonds légèrement plus élevés dans les départements d’outre-mer et à Mayotte.

Procédure de demande

La procédure de demande peut être initiée via le compte Ameli en ligne ou par l’envoi d’un formulaire à la caisse d’assurance maladie. Une fois le dossier complet réceptionné, l’instruction du dossier prend environ deux mois. Si elle est acceptée, la complémentaire est accordée pour un an, renouvelable sur demande. Les bénéficiaires du RSA se voient attribuer la Complémentaire santé solidaire automatiquement, sauf avis contraire.

Faciliter l’accès des bénéficiaires potentiels

Malgré ses avantages, la Complémentaire santé solidaire reste sous-utilisée en raison d’une manque d’informations ou d’une mauvaise perception des démarches nécessaires. Pour remédier à cette situation, des campagnes d’informations ciblées et une simplification de la procédure pourraient être nécessaires. En sensibilisant davantage les publics éligibles, il serait possible d’augmenter significativement le taux de couverture et d’améliorer l’accès aux soins pour tous.

Renouvellement et suivi des droits

Profiter de cette aide nécessite également une certaine rigueur administrative. Chaque année, une nouvelle demande doit être effectuée pour renouveler les droits. Il est crucial que les bénéficiaires potentiels utilisent les outils mis à disposition, comme le simulateur de droits sociaux, pour vérifier leur éligibilité et comprendre les démarches à suivre.

En conclusion, la Complémentaire santé solidaire est un dispositif fondamental qui vise à améliorer l’accès aux soins pour des millions de Français. Cependant, pour que ce système atteigne son plein potentiel, il est impératif d’accroître la sensibilisation et d’améliorer l’accessibilité des procédures de demande. Un effort conjoint des organismes d’assurance maladie, des collectivités locales, et des associations de santé pourrait jouer un rôle crucial pour encourager davantage d’assurés à réclamer leurs droits.

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