Le gouvernement britannique a récemment annoncé son intention d’interdire la vente de boissons énergisantes aux jeunes de moins de 16 ans. Cette décision vise à améliorer la santé physique et mentale des adolescents, tout en cherchant à lutter contre l’obésité. Face à cette mesure, les réactions des adolescents lyonnais sont variées.
Des réactions mitigées chez les jeunes
Mercredi, devant le collège Raoul-Dufy à Lyon, un groupe d’adolescents a partagé son opinion sur l’éventuelle interdiction des boissons énergisantes comme Red Bull en France. Certains se disent indifférents à la mesure tandis que d’autres la considèrent presque comme une nécessité. « Je m’en fiche », déclare une collégienne, illustrant ainsi le manque d’inquiétude général parmi ses pairs.
En effet, bien que ces boissons soient populaires, tous ne succombent pas à la tendance. Une adolescente remarque : « Ma mère m’interdit déjà d’en boire, donc ça ne changerait rien pour moi. » D’autres adolescents partagent des expériences négatives, comme Marwan, 15 ans, qui décrit sa mauvaise expérience après avoir goûté une boisson énergisante. « C’est pas bon. J’ai essayé et j’ai vomi, » raconte-t-il.\
Les dangers des boissons énergisantes
Les experts de la santé mettent en garde contre les effets néfastes de ces boissons sur les jeunes. Selon le ministère britannique de la Santé, des études révèlent des impacts négatifs tels que des troubles du sommeil, une augmentation de l’anxiété et une diminution de la concentration. Ces boissons, riches en sucre, endommagent également les dents et peuvent contribuer à l’obésité.
Face à ces risques, de nombreux jeunes disent en consommer occasionnellement, sans véritablement s’inquiéter des conséquences. « Je bois juste pour le goût, c’est comme boire du Coca, » explique une jeune lycéenne. Pour elle, comme pour beaucoup d’autres, le plaisir gustatif l’emporte sur les effets potentiellement nocifs.
Une consommation qui s’inscrit dans un mode de vie
Dans les cours d’école, les idées reçues circulent rapidement. Myriam, 13 ans, confie que « tout le monde en boit » et mentionne sa consommation régulière depuis plusieurs années. Elle n’est pas la seule, car Chaïnez, 14 ans, avoue qu’à un moment donné, ces boissons étaient « une obsession ».
Pour certains adolescents, l’engouement pour ces boissons s’explique par une démystification progressive des effets. « C’est dangereux pour le cœur, faut pas en abuser ! » insiste Pharel, 14 ans, conscient des mises en garde mais néanmoins attiré par le produit. Les jeunes semblent tiraillés entre les avertissements sanitaires et le plaisir immédiat de ces boissons.
Enfants et sanctions scolaires
Dans les établissements scolaires, la politique est claire : ces boissons sont interdites. Depuis leur introduction sur le marché français en 2008, les autorités scolaires ont mis l’accent sur leur interdiction parmi les élèves. Les recteurs d’académie ont régulièrement rappelé l’importance de limiter l’accès à ces produits pour protéger la santé des jeunes.
Malgré ces mesures, certains élèves parviennent à contourner les règles, profitant d’une certaine permissivité environnante. « Je continue d’en boire aux pauses déjeuner, loin des profs, » admet un adolescent dans une confidence teintée de défi.
Vers une régulation plus stricte ?
La mesure britannique suscite un débat en France. Faut-il renforcer les restrictions à l’encontre de ces boissons ou privilégier l’éducation des jeunes sur les dangers potentiels ? La question divise, tant chez les élèves que parmi les enseignants et les parents. L’avenir des boissons énergisantes dans les cours de récréation françaises reste incertain.
Les discussions autour de l’interdiction servent de fond à une prise de conscience collective. Elles soulignent la nécessité d’aborder les enjeux de santé publique de manière précoce. Pour les jeunes, ces débats représentent une opportunité d’éveiller des réflexions critiques sur leurs choix alimentaires et leur santé à long terme.