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Grève des radiologues en Moselle : la lutte contre la révision des tarifs techniques

Une salle d'attente vide dans un cabinet de radiologie moderne, symbolisant une grève du personnel médical, avec des équipements d'imagerie médicale en arrière-plan. Ambiance sérieuse et professionnelle.
En Moselle, les radiologues sont en grève contre la baisse des forfaits techniques, critiquant une menace pour l'accès aux soins. Cette décision, annoncée dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, suscite des inquiétudes économiques et sanitaires.

Lundi 10 novembre 2025, en Moselle, la plupart des cabinets de radiologie sont restés fermés, à l’exception des urgences. Cette fermeture fait partie d’un mouvement de grève lancé par les professionnels de l’imagerie médicale pour protester contre la réduction prévue du tarif des forfaits techniques. Cette mesure est intégrée au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) et est largement critiquée par les radiologues qui estiment qu’elle menace la viabilité de leurs structures et l’accès des patients aux examens médicaux nécessaires.

Un contexte économique et médical sous tension

Les radiologues ont exprimé leur mécontentement face à ce qu’ils considèrent comme une manœuvre injuste. Olivier Bruot, radiologue au centre Radiolor de Metz, a rappelé qu’un accord avait été trouvé l’année précédente selon lequel la radiologie libérale prendra en charge le coût des produits de contraste nécessaires aux scanners et IRM, moyennant une compensation partielle par le biais d’une augmentation des forfaits techniques. Cette nouvelle coupe budgétaire remet en question cet équilibre précaire.

Les forfaits techniques, essentiels au financement du renouvellement des équipements, à leur maintenance ainsi qu’à une partie du financement des charges et du personnel, sont vus comme une pierre angulaire du bon fonctionnement des cabinets de radiologie. D’après le Dr Bruot, réduire ces forfaits pourrait freiner non seulement l’innovation technologique mais aussi accroître les délais d’attente pour les diagnostics, en mettant à mal l’efficacité des soins dispensés.

L’impact sur le système de santé français

Une telle mesure n’est pas sans conséquence sur le système de santé dans son ensemble. La Fédération nationale des médecins radiologues (FNMR) partage les inquiétudes des praticiens. Elle déclare que ces baisses pourraient exacerber les difficultés déjà rencontrées par les hôpitaux publics, souvent sous-dotés en personnel et en matériel. En effet, avec une population vieillissante, la demande en examens d’imagerie ne cesse de croître. Répondre à cette demande devient une priorité, et non un luxe.

Certaines voix critiques, souvent à l’origine de la réforme, accusent la profession de réaliser trop d’examens. Cependant, selon de nombreux experts, cette opinion ne tient pas compte des réalités démographiques et des besoins médicaux actuels. En vieillissant, la population française nécessite un suivi médical intensifié, dans lequel l’imagerie joue un rôle crucial.

Les conséquences possibles de la réforme

Si cette réforme est mise en œuvre, les radiologues anticipent plusieurs conséquences problématiques. Premièrement, le durcissement économique des cabinets pourrait conduire à une baisse de la qualité des soins. Deuxièmement, une possible diminution du personnel afin de réduire les coûts, ce qui aboutirait à des temps d’attente prolongés et un accès restreint aux soins pour les patients, surtout les plus vulnérables. Enfin, certains cabinets pourraient purement et simplement fermer, surtout les plus petits ou situés dans des zones déjà déficitaires en professionnels de santé.

En réponse à cela, les radiologues essaient de sensibiliser le public et les décideurs politiques à leur cause, en espérant inciter à une révision de cette mesure contestée. Des rencontres avec des représentants de la Sécurité sociale et du ministère de la Santé sont en cours pour discuter des alternatives possibles.

Vers une solution concertée ?

Pour sortir de cette impasse, des pistes de solutions alternatives sont proposées. Les radiologues préconisent une évaluation plus fine des besoins et des ressources allouées à l’imagerie médicale, ainsi qu’une meilleure reconnaissance de leur rôle crucial dans le parcours de soins. Une approche concertée avec l’assurance maladie pourrait permettre de mieux équilibrer les dépenses sans sacrifier la qualité des services fournis.

Face à ces défis, la profession médicale espère que le dialogue avec les autorités aboutira à une solution soutenable, qui garantira la pérennité des structures et la qualité des soins prodigués. L’avenir de l’imagerie médicale en Moselle, voire en France, pourrait en dépendre.

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