En 2024, la France a connu une résurgence spectaculaire de la coqueluche, une maladie respiratoire hautement contagieuse. Ce retour épidémiologique a été inattendu après plusieurs années de faible activité de la bactérie Bordetella pertussis, responsable de la maladie. Historiquement, la coqueluche évolue en cycles de 3 à 5 ans, mais la pandémie de COVID-19 avait contribué à une réduction de la circulation de nombreuses maladies infectieuses, y compris la coqueluche.
Évolution de l’épidémie en 2024
Dès le début de l’année 2024, les autorités sanitaires ont observé une augmentation notable des cas. Les indicateurs de surveillance épidémiologique ont révélé une hausse continue au premier semestre, atteignant un pic durant l’été, notamment autour de juillet et août. Cette recrudescence a touché toutes les tranches d’âge, mais les nourrissons sont restés les plus vulnérables face aux formes sévères de la maladie.
En médecine de ville, le réseau Sentinelles a rapporté environ 162 612 consultations pour coqueluche, alors que les services d’urgence ont recensé plus de 7 012 passages, avec une augmentation du nombre d’hospitalisations. Bien que le nombre de cas ait commencé à diminuer au dernier trimestre, la vigilance restait de mise.
Impact et Réponses Sanitaires
Face à cette situation préoccupante, les autorités sanitaires ont renforcé les campagnes de vaccination, rappelant l’importance de la mise à jour du calendrier vaccinal pour prévenir la maladie. En 2024, la couverture vaccinale chez les femmes ayant accouché a atteint 62,3%, un progrès significatif comparé aux années précédentes. La vaccination des nourrissons, dès l’âge de deux mois, ainsi que des rappels réguliers pour les enfants et les adultes ont été hautement recommandés.
La stratégie de vaccination a également inclus des mesures spécifiques comme la vaccination des femmes enceintes, qui est cruciale pour protéger les nouveau-nés. Cette méthode, associée à la stratégie du « cocooning », consistant à vacciner l’entourage proche du nourrisson, vise à créer un environnement protecteur autour des plus vulnérables.
Résistance aux Antibiotiques
Un autre défi majeur en 2024 a été la détection de souches résistantes aux macrolides, un antibiotique utilisé contre la coqueluche. Dix-sept cas de résistance ont été recensés, indiquant une légère mais préoccupante augmentation de la résistance bactérienne. Ceci a amené à une réévaluation des protocoles de traitement et à la promotion de nouvelles lignes directrices pour l’utilisation des antibiotiques en cas de coqueluche.
Prévention et Mesures Barrières
En plus de la vaccination, l’application des gestes barrières s’est avérée essentielle dans la lutte contre la propagation de la coqueluche. Le port du masque, en particulier dans les lieux publics, les hôpitaux et lors de contacts rapprochés avec des personnes à risque, reste une mesure clé. Ces pratiques, renforcées durant la pandémie de COVID-19, continuent de jouer un rôle crucial dans le contrôle des maladies respiratoires contagieuses.
Il est essentiel de maintenir un haut niveau de sensibilisation et d’information parmi la population pour contrer la désinformation liée à la vaccination et aux mesures sanitaires. Les professionnels de santé sont encouragés à participer activement à l’éducation en matière de santé et à la promotion de la vaccination.
Conclusion
L’année 2024 a été marquée par un défi sanitaire important avec la résurgence de la coqueluche. Bien que l’épidémie soit désormais en déclin, la vigilance reste cruciale pour éviter de nouvelles flambées. La vaccination demeure l’outil le plus efficace pour lutter contre la coqueluche, et une attention particulière doit être accordée à l’amélioration de la couverture vaccinale et à l’application continue des gestes barrières.

