L’interdiction de fumer sur les plages, dans les parcs et jardins publics, ainsi qu’aux abords des écoles, suscite de vives réactions parmi les maires de plusieurs communes littorales en France. Depuis le 1er juillet, cette nouvelle réglementation, annoncée par la ministre de la Santé Catherine Vautrin, a pris effet dans tout le pays. La ministre a justifié cette mesure en affirmant que, là où il y a des enfants, le tabac doit disparaître pour protéger leur droit à respirer un air pur. Cependant, cette décision ne fait pas l’unanimité.
Une décision controversée
Dominique Cap, maire de Plougastel-Daoulas, a exprimé son mécontentement face à cette interdiction. Bien qu’il reconnaisse les enjeux de santé publique, il critique la décision comme étant « absurde » et « inapplicable » dans sa commune. Cap, qui n’a pas été consulté avant l’instauration de cette réglementation, souligne le manque de concertation et la rapidité avec laquelle la mesure a été imposée. Il s’interroge également sur les moyens à sa disposition pour faire respecter cette interdiction, car il n’a toujours pas reçu de directive claire de la part de l’État.
Des maires partagés sur l’application
La situation est similaire dans d’autres communes. Le maire de Névez, par exemple, a décidé de ne pas appliquer l’interdiction sur les plages de sa ville. Il critique l’idée de mobiliser les ressources de la police municipale pour verbaliser les vacanciers en infraction. Selon lui, cette tâche pourrait engendrer des tensions inutiles entre les autorités locales et les citoyens. À Grau-du-Roi, le maire Robert Crauste partage cet avis, qualifiant la mesure d’excessive. Avec 18 kilomètres de plages à surveiller, il estime irréaliste de demander à ses policiers municipaux de contrôler tous les fumeurs.
La nécessité d’une approche nuancée
Pour Dominique Cap et d’autres maires, une approche plus nuancée serait préférable. Ils proposent que chaque commune ait la possibilité de décider elle-même de l’application ou non de cette interdiction, en fonction de sa situation particulière. Dans certaines régions fortement touristiques où la densité de population est élevée, l’interdiction pourrait se justifier. Cependant, dans des communes plus rurales ou moins touristiques, les maires estiment que cette mesure est disproportionnée.
Les conséquences pour les élus locaux
Au-delà des aspects pratiques, Dominique Cap exprime ses inquiétudes quant à l’impact de cette interdiction sur le rôle des maires.