En 2024, la France était le pays européen le plus touché par les cyberattaques dans le secteur de la santé. Il a été observé que le domaine hospitalier se classe comme la troisième cible la plus visée, avec près de 10 % des attaques recensées dans les établissements publics. Face à l’augmentation des cybermenaces, les agences régionales de santé ont intensifié les efforts de formation et de sensibilisation.
Pourquoi les hôpitaux attirent-ils autant les pirates informatiques ?
Les hôpitaux sont des cibles de choix pour les hackers, car ils regorgent de données très sensibles comme les dossiers médicaux, les données personnelles et les coordonnées bancaires. Ces informations valent cher sur le marché noir et offrent une mine d’or pour les cybercriminels qui cherchent à créer de fausses identités, mener des activités de chantage ou revendre les données à des acteurs malveillants.
Anne-Laure Camarroque, responsable de la sécurité des systèmes d’information, souligne que lorsque les systèmes d’un hôpital sont compromis, la prise en charge des patients est directement impactée. Sans accès aux dossiers, aux radios ou aux antécédents médicaux, la qualité des soins en souffre gravement. De plus, les hackers visent à déstabiliser le système hospitalier, un pilier fondamental de l’État.
L’impact des cyberattaques sur les soins de santé
Les conséquences des cyberattaques vont au-delà du simple vol de données. Jean-Pierre Grangier, directeur des systèmes d’information du groupe Calydial, affirme que le risque est immense. Sans mesures de sauvegarde efficaces, un hôpital peut perdre des informations cruciales en quelques minutes lors d’une attaque. Cela perturbe non seulement les opérations quotidiennes mais représente aussi une menace pour la sécurité globale de l’établissement.
Le secteur de la santé a souvent été à la traîne en matière de cybersécurité par rapport à d’autres secteurs comme la finance ou le transport. Toutefois, avec des programmes nationaux tels que Care ou GCS Sara, des efforts considérables sont déployés pour renforcer la sécurité informatique.
Quelles sont les mesures mises en place pour protéger les hôpitaux ?
Pour contrer ces menaces, les hôpitaux ont mis en place des mesures à plusieurs niveaux. Le renforcement de la sécurité débute par la mise en œuvre de la double authentification, de mots de passe robustes et la restriction des connexions internationales. En outre, la formation du personnel est un élément clé. Chaque employé est sensibilisé à la cybersécurité à travers une formation mensuelle sur la reconnaissance des e-mails frauduleux et la gestion sécurisée des accès.
Anne-Laure Camarroque explique que ces formations visent à développer un réflexe naturel de cybersécurité chez le personnel, similaire à celui de boucler sa ceinture en voiture. « Plus les gens sont formés, moins les attaques ont de chances de réussir », affirme-t-elle.
La culture de la cybersécurité dans les établissements de santé
Promouvoir une culture de la cybersécurité est essentiel dans les établissements médicaux. Cela implique que chaque membre du personnel considère la sécurité informatique comme un aspect crucial de son quotidien. En répétant et en pratiquant régulièrement des exercices de gestion de crise, les professionnels sont préparés à agir efficacement en cas d’urgence.
Jean-Pierre Grangier ajoute : « Chez Calydial, nous avons choisi d’anticiper en restructurant nos outils et nos pratiques depuis trois ans. Tout cela est possible grâce au soutien des programmes nationaux qui nous encouragent à agir proactivement. »
La cybersécurité : un défi constant
La cybersécurité est désormais un enjeu de taille pour les établissements de santé, et négliger cette aspect pourrait avoir des conséquences désastreuses. Avec les cyberattaques devenant monnaie courante, demeure crucial de renforcer les défenses et de préparer les équipes à toute éventualité.
En conclusion, Anne-Laure Camarroque souligne l’importance d’une vigilance continue et d’une sensibilisation accrue pour faire de la cybersécurité un réflexe incontournable et assurer ainsi la pérennité et la sécurité des infrastructures de santé.