Le chikungunya, autrefois considéré comme une maladie tropicale lointaine, est désormais un sujet de préoccupation croissant en France métropolitaine. Cette année, une hausse sans précédent des cas a été observée, poussant les autorités sanitaires à alerter sur le sujet. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : au 15 septembre, 480 cas autochtones ont été recensés, dépassant de loin les 382 de la semaine précédente.
Une propagation rapide et localisée
Plusieurs foyers de chikungunya, notamment à Fréjus, Antibes et Bergerac, comptent plus de 20 à 50 cas chacun. Ces zones sont particulièrement surveillées par l’Agence régionale de santé (ARS), qui coordonne des opérations de démoustication intensives. À Nantes, par exemple, une intervention est prévue dans la nuit de vendredi à samedi après qu’une contamination a été confirmée chez une personne récemment revenue de voyage.
Facteurs aggravants
La prolifération du moustique tigre, principal vecteur du chikungunya, dans 81 départements français favorise la transmission. L’épidémie massive à La Réunion et dans la zone de l’océan Indien a également contribué à l’importation du virus en métropole. Ces moustiques, initialement étrangers à notre climat, se sont bien adaptés à la hausse des températures, conséquence du réchauffement climatique.
Diversité des virus transmis
Le moustique tigre n’en est pas à sa première infraction sur le territoire français. En plus du chikungunya, il est aussi vecteur de la dengue, une autre inquiétude pour les autorités. Bien que les cas de dengue soient jusqu’à présent moins nombreux que l’année précédente, la vigilance reste de mise. À ce jour, 21 cas de dengue ont été enregistrés, un chiffre stable par rapport aux 66 cas atteints en 2024.
Précautions et sensibilisation
Pendant que les foyers de chikungunya se propagent, une attention particulière est demandée aux voyageurs se rendant dans les zones à risque, telles que les Antilles et la Guyane. Ces territoires, moins touchés par le chikungunya, restent néanmoins sensibles à cette menace sanitaire. Les autorités encouragent les voyageurs à prendre des mesures préventives contre les piqûres et à rester vigilants quant aux signes de l’infection.
Outre le chikungunya et la dengue, la fièvre du Nil occidental, transmise par le moustique Culex, suscite également l’inquiétude. Mi-septembre, 32 cas autochtones étaient déjà confirmés, une augmentation notable par rapport aux semaines précédentes. Les autorités sanitaires rappellent l’importance de maintenir une vigilance élevée pour éviter la prolifération de ces maladies transmises par les moustiques.
Réponse des autorités
Face à cette situation sanitaire inédite, le ministère de la Santé et Santé publique France ont publié un communiqué conjoint pour appeler à la mobilisation des citoyens dans la lutte contre ces vecteurs de maladies. Des campagnes d’information et de prévention sont déployées, visant à sensibiliser le public sur les gestes à adopter pour limiter la prolifération des moustiques et se protéger contre leurs piqûres. Les opérations de démoustication se multiplient, en particulier dans les zones densément peuplées, afin de réduire la population de moustiques et prévenir de nouvelles contaminations.
En conclusion, l’augmentation significative des cas de chikungunya en métropole révèle une problématique sanitaire évolutive qui nécessite une vigilance continue, tant au niveau individuel que collectif. La population est invitée à rester informée et à appliquer les recommandations des autorités sanitaires pour protéger sa santé et celle des autres.
