Les périodes de canicule deviennent de plus en plus fréquentes et intenses, causant des désagréments pour la population générale, mais particulièrement pour les personnes souffrant de maladies chroniques. Alors que la France fait face à des températures records, avec plusieurs départements sous vigilance rouge, il est crucial d’examiner comment ces fortes chaleurs affectent les personnes vulnérables médicalement.
Quand la chaleur exacerbe les pathologies chroniques
Les canicules peuvent avoir un impact direct et très sérieux sur les personnes atteintes de maladies cardiovasculaires, respiratoires et mentales. Selon l’Inserm, les vagues de chaleur sont liées à une augmentation notable des infarctus. En effet, l’effort de thermorégulation du corps en chaleur extrême met à rude épreuve le système cardiovasculaire.
Pour les asthmatiques et ceux souffrant de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), la situation est tout aussi critique : la chaleur et l’air vicié multiplient les risques de gêne respiratoire. Les pics de pollution associés aux canicules accentuent la difficulté pour ces patients, augmentant les crises d’asthme et l’essoufflement.
Les personnes souffrant de maladies mentales ne sont pas en reste, avec des études montrant une exacerbation de symptômes chez les patients schizophrènes. Les personnes souffrant de troubles cognitifs peuvent également perdre de vue les besoins fondamentaux comme boire de l’eau, accélérant les risques de déshydratation.
Déshydratation et répercussions sur la vie quotidienne
La déshydratation est une préoccupation omniprésente durant les vagues de chaleur, en particulier pour ceux dont le système digestif est compromis, comme les patients atteints de la maladie de Crohn. Ces individus perdent plus rapidement des électrolytes essentiels, et la chaleur intensifie ces pertes, perturbant leur équilibre électrolytique et entraînant des complications graves.
Le risque de déshydratation oblige les patients à modifier leur alimentation, ce qui est souvent contre-productif. Une alimentation adaptée aux conditions climatiques peut être plus fibreuse et donc néfaste pour certains, alors que d’autres doivent adapter leurs médicaments pour compenser l’effet de la chaleur sur leur corps.
Adaptations nécessaires des traitements médicaux
Le traitement des maladies chroniques nécessite souvent une médication constante, qui peut être perturbée lors de canicules. L’aspirine, par exemple, peut altérer la fonction rénale, augmentant ainsi le risque de déshydratation, tandis que certains psychotropes pourraient interférer avec la régulation thermique naturelle du corps, obligeant à une revitalisation des protocoles de médication en période estivale.
Par ailleurs, les malades de cancer en chimiothérapie peuvent éprouver une régulation déficitaire de la température corporelle, avec des symptômes aggravés par la chaleur, comme la transpiration excessive et les bouffées de chaleur.
L’importance des mesures préventives
Il est impératif de sensibiliser les patients chroniques à l’environnement climatique pour mieux gérer leur santé au quotidien. Les Agences régionales de Santé conseillent d’éviter l’exposition au soleil, de boire beaucoup, d’éviter les efforts physiques et de consulter son médecin pour des ajustements éventuels du traitement. La climatisation, souvent critiquée pour son impact écologique, reste un outil précieux pour maintenir une température corporelle stable chez les plus fragiles.
Finalement, la solidarité joue un rôle clé. S’assurer que les voisins, amis ou familles de personnes à risque soient en contact régulier avec elles peut sauver des vies lors de conditions climatiques extrêmes.
Les périodes de canicule exigent une vigilance accrue pour éviter des conséquences désastreuses sur la santé, en particulier pour ceux qui vivent avec des maladies chroniques. Une prise de conscience collective et des efforts préventifs adaptés peuvent faire toute la différence.