Huit mois après avoir été infectées par le botulisme lors d’un repas d’anniversaire en septembre, quatre personnes demeurent en réanimation. Leur condition s’améliore, bien qu’elles restent sous surveillance étroite à l’hôpital de Tours. Leur état général est jugé encourageant, même si le chemin vers le rétablissement complet est encore long.
Des signes d’amélioration
Selon le Pr Pierre-François Dequin, médecin-réanimateur au CHRU de Tours, sur les cinq premières victimes de cette intoxication alimentaire, l’une a pu sortir du service de réanimation. Les autres montrent également des signes de progrès. « L’amélioration est notable », déclare-t-il, « bien que des soins intensifs soient encore nécessaires. »
En septembre dernier, ces trentenaires ont trouvé refuge aux urgences après avoir consommé une conserve de pesto à l’ail de la marque « O Ptits Oignons ». Les analyses menées rapidement ont confirmé la présence de la toxine botulique, une des substances les plus toxiques connues.
Une lente récupération
Le chemin de la guérison est ardu pour les victimes. Si elles ont appris à mesurer les progrès depuis le début de leur hospitalisation, l’assistance respiratoire reste nécessaire pour certains d’entre eux, notamment durant la nuit. « Ils commencent à retrouver leur voix et à interagir plus librement », souligne le Pr Dequin.
Les patients doivent se préparer à une phase de rééducation complexe. Dès qu’ils quitteront le service de réanimation, un long processus de réhabilitation commencera pour leur permettre de réintégrer leur domicile progressivement, tout en poursuivant une thérapie kinésithérapeutique.
Le spectre des séquelles
Il existe un risque de syndrome post-réanimation, ce qui pourrait entraîner des troubles du sommeil et des épisodes d’angoisse. Cependant, le corps médical demeure optimiste quant à l’évolution globale de l’état des patients. « Les progrès réalisés sont vraiment encourageants », affirme Dequin.
Une enquête judiciaire en cours
Catherine Sorita-Minard, procureure de la République de Tours, indique que l’enquête judiciaire, ouverte en septembre 2024, est en cours. Elle cible particulièrement la société productrice du pesto impliquée. Aucune mise en examen n’a encore eu lieu, mais plusieurs victimes ont choisi de se constituer parties civiles.
Les investigations se concentrent sur les pratiques de stérilisation mises en place par le producteur. Les autorités cherchent à savoir si une négligence ou une violation des normes de sécurité est à l’origine de cet incident.
Le danger du botulisme
Le botulisme, bien que rare, est une maladie neurologique grave qui peut être fatale dans 5 à 10 % des cas. Elle est causée par une toxine libérée par une bactérie proliférant dans des aliments mal stérilisés. Les symptômes, comme la paralysie, apparaissent souvent de manière soudaine et nécessitent une prise en charge rapide.
Il est crucial d’assurer une bonne conservation des aliments pour éviter la prolifération bactérienne. Dans ce contexte, le rôle des fabricants et le respect des normes sanitaires sont essentiels pour protéger les consommateurs.
Espoir et vigilance
Les familles des patients gardent espoir malgré les épreuves. « Chacun des malades reste conscient des efforts à fournir mais le soutien de leurs proches et des soignants leur apporte beaucoup », confie Pierre-François Dequin. De leur côté, les autorités s’engagent à poursuivre leurs recherches pour éviter qu’un tel incident ne se reproduise.
Cette affaire souligne l’importance de la vigilance en matière de sécurité alimentaire et la nécessité pour les fabricants de respecter strictement les normes en place pour garantir la santé publique.