L’enquête nationale de prévalence 2024, orchestrée par Santé publique France, met en lumière des évolutions notables dans la gestion des infections associées aux soins (IAS) ainsi que dans l’usage des traitements antibiotiques au sein des Établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). Réalisée en collaboration avec le Réseau de prévention des infections et de l’antibiorésistance (RéPIA), cette enquête vise non seulement à offrir une vision claire des progrès réalisés depuis 2016 mais aussi à identifier des axes d’amélioration pour la sécurité et le confort des résidents.
Un Contexte Européen
Depuis 2010, dans le cadre du réseau européen de lutte contre les infections, des enquêtes sont régulièrement menées pour évaluer l’impact des infections associées aux soins en France. La dernière itération, menée en 2024, offre des données essentielles pour ajuster les politiques de santé publique et les pratiques médicales au sein des Ehpad.
Résultats Clés de l’Enquête
Diminution de la Prévalence des Infections
Les résultats de l’enquête 2024 sont encourageants. La prévalence des IAS a diminué à 2,35 %, contre 2,93 % en 2016. Cela représente une avancée significative, dévoilant que près d’un résident sur 40 présentait une IAS à un moment donné. Les infections respiratoires, urinaires et cutanées restent les plus fréquentes, mais leurs fréquences respectives montrent une meilleure gestion globale.
Profil des Résidents Vulnérables
Les résidents âgés de plus de 85 ans, ceux ayant subi une hospitalisation récente, sont plus susceptibles d’être affectés par ces infections. Une attention particulière est accordée à ces profils pour minimiser les risques.
Traitements Antibiotiques : Vers un Usage Raisonné
Si la prévalence des traitements antibiotiques reste stable à 2,87 % contre 2,76 % en 2016, l’enquête souligne l’importance d’un usage encadré et justifié des antibiotiques. La majorité des antibiotiques sont administrés par voie orale, et les prescriptions visant à prévenir les infections (prophylaxie) enregistrent une augmentation notable.
Un point d’amélioration réside dans la durée des traitements, avec un tiers d’entre eux excédant sept jours. L’enquête insiste sur la réévaluation systématique des prescriptions pour garantir leur pertinence et éviter la surconsommation.
Stratégies pour l’Avenir
Pour répondre aux défis identifiés, plusieurs pistes sont proposées. La mise en place de procédures de réévaluation des traitements est cruciale, tout comme l’accès amélioré à une expertise en hygiène et à un référent antibiotique pour les Ehpad. Santé publique France envisage de renforcer ses campagnes de sensibilisation sur le bon usage des antibiotiques auprès des professionnels de santé travaillant avec les personnes âgées.
Dans le cadre des politiques régionales, il est primordial de considérer les spécificités locales pour adapter les actions de prévention et de traitement des infections. Les indicateurs de prévalence régionaux joueront un rôle clé dans l’affinage des stratégies locales.
Conclusion : Vers une Amélioration de la Qualité de Vie en Ehpad
Cet effort collectif pour réduire la prévalence des IAS et optimiser l’usage des antibiotiques traduit une amélioration nette dans la prise en charge des résidents en Ehpad. Grâce aux actions coordonnées de prévention et de suivi, les établissements peuvent espérer une santé et une qualité de vie meilleures pour leurs résidents. Ce rapport de l’enquête 2024 pose ainsi les bases d’une nouvelle ère, marquée par une vigilance accrue face aux infections et un usage ciblé et approprié des traitements antibiotiques.