Depuis quelques années, l’usage détourné du protoxyde d’azote, communément appelé « proto » ou « gaz hilarant », connaît une hausse inquiétante. Ce gaz, souvent utilisé à des fins récréatives, est majoritairement consommé par les adolescents et les jeunes adultes. Cependant, les effets secondaires de cet usage peuvent être dévastateurs.
Un phénomène en constante augmentation
Dès 2020, les signalements d’intoxications n’ont cessé de croître, alarmant les professionnels de santé et les autorités publiques. Selon les rapports de Santé publique France, en 2022, environ 14 % des jeunes de 18 à 24 ans avaient expérimenté le protoxyde d’azote, et 3 % en avaient consommé régulièrement durant l’année. Cette tendance indique une banalisation inquiétante de l’usage du proto, malgré les risques bien documentés.
Les dangers pour la santé
L’usage récurrent et en grande quantité du protoxyde d’azote n’est pas sans conséquence. Il peut mener à une dépendance sévère ainsi qu’à des complications graves au niveau nerveux et cardiovasculaire. Parmi les effets les plus fréquemment rapportés, on trouve des troubles sensitifs et moteurs, des engourdissements et une faiblesse musculaire, menant parfois à l’incapacité de marcher.
Des problèmes cardiaques peuvent également survenir sous forme de thromboses qui augmentent le risque de mort subite par embolie pulmonaire. Sans oublier les troubles psychiatriques, tels que les hallucinations ou les épisodes de délire, qui sont également associés à sa consommation.
Les autorités sonnent l’alarme
Face à cette urgence, plusieurs organismes comme l’ANSM et l’Anses insistent sur l’importance de la prévention. En 2021, une loi a été mise en place pour encadrer l’usage du protoxyde d’azote. Les efforts continus pour la mise en œuvre de politiques de prévention sont cruciaux pour endiguer cette crise de santé publique.
Les chiffres récents indiquent que les signalements en 2023 ont encore augmenté, le nombre de cas sévères ayant triplé depuis 2020. Les jeunes femmes sont de plus en plus concernées, avec des cas de nouveaux-nés affectés par l’usage du protoxyde d’azote durant la grossesse.
Chiffres clés de 2023
- Triplement des signalements entre 2020 et 2023.
- 10 % des cas concernent des mineurs.
- 80 % des signalements font état de troubles neurologiques.
- Seuls 16 % des cas reçoivent une prise en charge addictologique.
- Près de 60 % des signalements concernent des usages prolongés de plus d’un an.
Prévenir et soutenir
Il est crucial de simplifier l’accès à des informations précises et à un soutien adéquat pour ceux qui consomment du proto ou leurs proches. Les consultations pour jeunes consommateurs (CJC) et les plateformes d’information comme le service Drogues info service jouent un rôle considérable dans l’accompagnement des individus affectés par cette dépendance.
Pour ceux exposés à ce risque, il est recommandé de consulter un professionnel de la santé en cas de symptômes d’intoxication, tels que des engourdissements ou des faiblesses motrices. Dans les situations d’urgence, il est impératif de contacter rapidement les services médicaux.
Conclusion : Une lutte collective essentielle
L’augmentation des cas d’intoxication au protoxyde d’azote est un signal d’alarme soulignant la nécessité d’une action concertée. Les efforts internationaux, ajoutés aux mesures locales, sont essentiels pour prévenir et gérer cette crise sanitaire croissante. Seul un engagement commun permettra d’enrayer ce phénomène dangereux.
Les efforts ininterrompus de sensibilisation doivent être maintenus pour réduire l’attrait et l’accessibilité du proto chez les plus jeunes et protéger les générations futures des dangers de son usage non contrôlé.