Les arrêts maladie continuent de grimper en 2024, une tendance qui persiste depuis plusieurs années. Le dernier « Baromètre annuel de l’absentéisme », publié par Malakoff Humanis, démontre que 42 % des salariés ont bénéficié d’un arrêt maladie l’année dernière. Cette étude, menée par l’Ifop, illustre une stabilité apparente comparée à 2023, mais certains groupes de la population active voient leur taux d’absentéisme augmenter, comme les jeunes et les managers.
Une Jeunesse Particulièrement Vulnérable
Les jeunes travailleurs, notamment ceux âgés de 18 à 34 ans, montrent un taux d’absentéisme plus élevé que la moyenne, atteignant 47 %, ce qui représente une augmentation par rapport aux années précédentes. Ceux âgés de 18 à 30 ans enregistrent même un taux de 49 %. Cette tendance est particulièrement préoccupante car elle suggère une fragilité accrue chez les jeunes travailleurs, potentiellement due aux conditions modernes de travail et aux pressions exercées sur cette tranche d’âge. Les seniors, en revanche, semblent moins affectés avec un taux d’absentéisme de 32 %, en baisse de 5 points par rapport à l’année passée.
Les Managers Face à des Défis Accrus
Les managers ne sont pas épargnés par cette vague d’arrêts maladie. Avec un taux de 53 %, les responsables sont considérablement touchés, un chiffre qui a grimpé de huit points par rapport à l’année précédente. Le retour à des niveaux d’il y a deux ans montre que les défis du management, entre pression opérationnelle et gestion des équipes, exacerbent ce phénomène d’absentéisme.
Des Secteurs Différents, des Taux d’Absence Variables
En analysant par secteur, celui de la santé montre le pourcentage le plus élevé d’arrêts maladie à 53 %. Viennent ensuite le secteur du BTP avec 48 % (+8 points) et celui de l’industrie avec 44 %. Les domaines du commerce et des services arrivent respectivement à 40 % et 39 %, tandis que le transport ferme la marche avec 38 %. Ces chiffres soulignent que les conditions de travail spécifiques à chaque secteur influent sur le taux global d’absentéisme.
Tendances des Types d’Arrêts
Les arrêts courts, de 1 à 3 jours, connaissent une légère augmentation (30 %, +2 points), tandis que les arrêts de durée moyenne (4 à 30 jours) sont en léger déclin (60 %, -3 points), et les arrêts longue durée (plus de 30 jours) se stabilisent à 10 %. Ces dynamiques reflètent peut-être une meilleure gestion initiale des symptômes, mais également des besoins accrus de prises de congés ponctuels pour récupérer de l’épuisement dû aux tâches quotidiennes.
Les Motifs Prépondérants des Arrêts
Parmi les raisons d’arrêt maladie, les maladies ordinaires comme la grippe ou le rhume, et le Covid, dominent à 40 %. Toutefois, les troubles psychologiques, notamment le stress professionnel, s’imposent comme le second motif principal à 16 %, marquant une légère augmentation historiques. Les troubles musculo-squelettiques (14 %) et les accidents/traumatismes (13 %) complètent ce tableau. Ce classement montre non seulement une diversité des raisons de l’absentéisme, mais également l’impact du bien-être psychologique au travail.
Impact Psychologique du Travail
Les arrêts longs liés aux troubles psychologiques observent une croissance notable de 3 points, indiquant que ces facteurs ne peuvent être ignorés. Les salariés pointent souvent les exigences élevées de leurs missions (34 %), les pratiques managériales problématiques (25 %), et des relations au travail tendues (23 %) comme sources principales de stress. Cette augmentation des arrêts psychologiques interpelle sur la nécessité de reconsidérer les méthodes de travail et d’encourager un meilleur équilibre de vie.
La sollicitation accrue des arrêts maladie par les salariés, observable dans une augmentation des demandes de 20 % cette année, renforce ce constat. Les appels aux médecins pour des prescriptions d’arrêts sont en hausse, surpassant les 14 % de l’année précédente. Ces chiffres évoquent une pression constante jugée insoutenable pour de nombreux salariés.
La comprehensive enquête, qui remonte à 2016, concerne un échantillon varié : 400 dirigeants d’entreprises et 3000 salariés privés ont été interrogés du 6 au 30 janvier 2025. Ces chiffres permettent de dessiner les contours des besoins en termes de santé au travail et de mise en place d’initiatives visant à réduire ce phénomène d’absentéisme. Ils révèlent non seulement les défis présents dans la gestion des ressources humaines, mais aussi les opportunités pour introduire des pratiques plus durables de bien-être au travail.