Le début de l’année 2025 a vu une augmentation préoccupante du nombre de cas d’infections invasives à méningocoque en France. Les autorités de santé, y compris Santé publique France, ont rapporté un total de 95 cas au cours du seul mois de janvier, et 89 cas supplémentaires en février, selon des données provisoires. Cette hausse marque un niveau inhabituellement élevé de ce type d’infections pour cette période de l’année par rapport aux années précédentes.
Qu’est-ce que l’infection invasive à méningocoque ?
Les infections invasives à méningocoque (IIM) sont causées par la bactérie Neisseria meningitidis et peuvent mener à des maladies extrêmement graves telles que la méningite et la septicémie. En l’absence de traitement rapide, ces infections peuvent entraîner la mort dans 10 à 12 % des cas, tandis que 20 à 25 % des survivants subissent des séquelles permanentes.
Une augmentation liée à plusieurs facteurs
Cette augmentation de cas en début d’année 2025 pourrait être partiellement attribuée à la circulation accrue d’autres infections saisonnières comme la grippe, qui affaiblissent le système immunitaire et rendent les individus plus vulnérables aux invasions bactériennes. Les épidémiologistes avancent également l’hypothèse du regroupement spatio-temporel de cas, c’est-à-dire des clusters qui sont le résultat d’une transmission rapide dans des environnements spécifiques.
Clusters identifiés en France
Depuis le début de l’année, Santé publique France a identifié plusieurs « clusters ». Parmi eux, un groupe d’infections du sérogroupe B a été détecté chez des étudiants à Lyon, en janvier 2025. Cette situation a conduit les autorités locales à recommander la vaccination aux étudiants de l’IUT concerné. Un autre cluster a été signalé à Rennes entre décembre 2024 et février 2025, touchant une famille et plusieurs étudiants sans lien apparent. Une campagne de vaccination a été lancée dans la région de Rennes Métropole pour les jeunes de 15 à 24 ans.
Importance de la vaccination
La recrudescence des cas d’IIM met en lumière l’importance cruciale de la vaccination pour prévenir la propagation de cette maladie. Depuis le début de l’année, de nouvelles recommandations de vaccination ont été mises en place, ciblant non seulement les nourrissons, mais aussi les adolescents et les jeunes adultes. Les vaccins cibles les sérogroupes B, W et Y, qui montrent des signes d’intensification.
Vaccination pour les nourrissons
La vaccination contre le méningocoque est désormais obligatoire pour tous les nourrissons en France. Ce dispositif concerne à la fois le vaccin contre le méningocoque B et contre les sérogroupes ACWY, et vise à fournir une protection dès le plus jeune âge.
Rattrapage pour les adolescents et jeunes adultes
Les adolescents âgés de 11 à 14 ans sont encouragés à se faire vacciner contre les méningocoques ACWY, avec un rattrapage possible jusqu’à 24 ans. Ce rattrapage est essentiel non seulement pour la protection individuelle, mais aussi pour soutenir l’immunité collective, réduisant ainsi la transmission communautaire.
Conclusion
Les efforts de vaccination s’accompagnent d’une surveillance étroite des cas d’infections invasives à méningocoque pour détecter rapidement toute recrudescence ou apparition de nouveaux clusters. Les autorités sanitaires continuent de sensibiliser le public à l’importance de cette prévention, espérant contenir ces infections potentiellement dangereuses. Le bilan de la surveillance exhaustive des IIM en France pour 2024 devrait être publié dans le courant de l’année, fournissant des données clés pour évaluer l’efficacité des mesures de prévention mises en place.