Le Conseil national du sida et des hépatites virales (CNS) tire la sonnette d’alarme en ce 1er décembre, à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le VIH. En France comme à l’international, la baisse des financements publics soulève des préoccupations quant à l’accès à la prévention et aux soins pour les personnes touchées par le VIH.
La situation est préoccupante. En France, les associations qui jouent un rôle clé dans la prévention et le soutien aux personnes atteintes voient leurs ressources diminuer. Cette réduction conduit à une baisse des actions de prévention, indispensable pour limiter de nouvelles infections et soutenir les personnes vivant avec le VIH.
Un appel à la remobilisation des pouvoirs publics
Face à cette crise, le CNS appelle à une remobilisation urgente des autorités. Le recul des financements met en péril les avancées significatives réalisées au cours des quatre dernières décennies dans la lutte contre le VIH/sida. Le Conseil insiste sur l’importance d’une volonté politique forte pour garantir l’égalité d’accès aux soins et à la prévention, notamment pour les groupes les plus vulnérables.
La prévention constitue un levier essentiel. Toutefois, la situation actuelle montre un accroissement des découvertes de séropositivité chez les jeunes de 15 à 24 ans, accompagnée d’une baisse de l’utilisation du préservatif. Les jeunes et les groupes marginalisés sont particulièrement touchés par ces évolutions, rendant la mobilisation d’autant plus cruciale.
Les enjeux de la prévention et de l’accompagnement
Un des défis majeurs réside dans l’accompagnement des personnes vulnérables. L’accès aux dispositifs d’Aide médicale d’État (AME) et au droit au séjour pour raisons médicales demeure problématique. Ces dispositifs ont été menacés à plusieurs reprises de restrictions, compliquant encore l’accès aux soins pour ceux qui en ont le plus besoin.
En parallèle, la prophylaxie pré-exposition (PrEP) reste peu utilisée, alors qu’elle constitue un outil efficace de prévention. Le recours encore faible à cette méthode de prévention met en lumière un besoin urgent d’information et de sensibilisation auprès des populations à risque.
Le rôle des associations et des actions locales
Les associations locales, bien qu’affaiblies par la régression des financements, continuent de jouer un rôle crucial. Elles offrent des programmes de sensibilisation, des tests de dépistage et un soutien psychologique, essentiel pour les personnes vivant avec le VIH. Cependant, nombre de ces structures voient leurs moyens se réduire, menaçant leur existence même.
Il est impératif que les autorités reconnaissent et soutiennent ces acteurs locaux. Le renforcement de leurs capacités opérationnelles grâce à un financement stable et pérenne est essentiel pour maintenir les services de prévention et d’accompagnement à un niveau suffisant et adapté aux besoins des communautés.
Un appel à l’action internationale
Au niveau international, la situation est tout aussi critique. La réduction des contributions des pays donateurs affecte gravement les pays en développement, où les systèmes de santé sont déjà fragiles. Les coupes dans les financements mettent en péril non seulement les efforts de prévention, mais aussi les traitements vitaux pour des millions de personnes.
Le CNS souligne la nécessité d’une réponse globale et coordonnée. Les pays doivent respecter leurs engagements internationaux pour soutenir le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Sans un effort renforcé, les répercussions pourraient être dévastatrices sur l’échelle mondiale.
Conclusions : Vers une stratégie renforcée
Ce tableau alarmant nécessite une réponse rapide et concertée. Le CNS appelle à une stratégie renforcée et durable, qui inclut un financement adéquat, une coopération internationale accrue, et des politiques publiques engagées. L’objet est de garantir un accès équitable aux soins et à la prévention pour tous, afin de continuer à progresser dans la lutte mondiale contre le VIH.
En conclusion, le temps presse pour agir et inverser cette tendance préoccupante qui menace de renverser des années de progrès. Les décideurs politiques, les associations et les citoyens doivent unir leurs efforts pour lutter efficacement contre les inégalités d’accès aux soins et assurer un avenir sans VIH.

