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Accusations de procédures interdites dans les cabinets d’ostéopathie : le choc des victimes

Illustration dramatique d'une consultation d'ostéopathie, mettant en scène une patiente visiblement mal à l'aise sur une table de consultation, avec l'ostéopathe en arrière-plan. Les couleurs doivent être sombres pour refléter la gravité de la situation, avec une lumière focalisée sur la patiente montrant son malaise.
Marie et Anne racontent avoir subi des actes d'ostéopathie interne, interdits depuis 2007, à l'occasion de consultations qui les ont traumatisées. Ces actes, incluant des touchers non consentis, posent question sur la pratique et la confiance envers les praticiens.

Marie et Anne ont récemment partagé leurs expériences traumatisantes lors de consultations chez des ostéopathes qui ont pratiqué sur elles des actes interdits depuis 2007. Ces pratiques, qualifiées d’« ostéopathie interne », incluent des touchers rectaux et vaginaux non consentis, laissant les patients dans un état de profond choc. Les témoignages de ces femmes révèlent un problème persistant dans certains cabinets où les règlements en vigueur ne sont pas respectés, remettant en question la sécurité et l’éthique au sein de la profession d’ostéopathe.

Le cadre légal et les dérives constatées

Depuis un décret établi en 2007, il est explicitement interdit aux ostéopathes de pratiquer des actes internes tels que les touchers pelviens et gynéco-obstétricaux en France. Ces interdictions visent à protéger les patients en limitant les manipulations à des interventions externes sur le système musculo-squelettique. Malgré cela, des cas continuent d’émerger, montrant que certains praticiens contournent ces règles au détriment du bien-être des patients.

Selon Dominique Blanc, président d’Ostéopathes de France, chaque ostéopathe est tenu de respecter ces lois sous peine de sanctions. « Les techniques internes ne font plus partie de l’enseignement standard depuis leur interdiction, mais certains continuent de les appliquer », explique-t-il. Cette persistance à enfreindre la loi repose sur une méconnaissance affichée par certains praticiens des règles strictes régissant l’ostéopathie.

Les récits poignants de Marie et Anne

Les récits personnels de Marie et Anne illustrent le traumatisme indirectement lié à ces pratiques interdites. Marie se souvient de sa visite chez un ostéopathe après une chute. Pendant cette consultation, le praticien a effectué un geste invasif sans explication ni consentement préalable. « J’étais tétanisée. Je savais que ce n’était pas normal, mais je n’ai pas su comment réagir sur le moment », confie-t-elle. C’est seulement plus tard, avec l’appui de son médecin, qu’elle a réalisé la gravité de l’acte subi.

Anne, consultée dans le cadre d’un parcours de procréation médicalement assistée (PMA), a subi un acte similaire, aggravant son stress. « On m’a recommandé ce cabinet en raison de leur expertise, mais je me suis vite aperçue que j’avais été abusée sous un couvert de professionnalisme », rapporte-t-elle. Ces témoignages révèlent un besoin urgent d’une meilleure régulation et d’informations plus claires pour guider les patients sur ce qu’ils peuvent attendre ou accepter d’une séance d’ostéopathie.

Conséquences psychologiques et méfiance accrue envers les praticiens

Ni Marie ni Anne n’ont porté plainte, mais elles vivent désormais avec une méfiance généralisée envers les professionnels de santé, en particulier les ostéopathes. Ces expériences les ont rendues prudentes, et elles insistent sur la nécessité d’une vigilance accrue quant aux pratiques des ostéopathes. « Il y a une tendance à faire confiance aveuglément à ces praticiens, mais il est important de savoir que ce n’est pas de la médecine traditionnelle, et ils ont des limites légales à ne pas franchir », souligne Marie.

La dimension psychologique est également non négligeable. Anne, au travers de séances thérapeutiques subséquentes, a découvert l’ampleur des séquelles laissées par cette consultation traumatisante. Cette prise de conscience tardive reflète l’importance des troubles psychologiques que de telles expériences peuvent engendrer.

Education et sensibilisation à la clé d’une pratique sécurisée

Pour éviter que ces situations ne se reproduisent, une éducation renforcée des patients et des praticiens semble essentielle. Informer les patients sur leurs droits et ce à quoi ils peuvent s’attendre lors d’une consultation d’ostéopathie est un premier pas. De plus, les institutions doivent insister sur la formation continue des ostéopathes pour veiller au respect strict des lois et des meilleures pratiques.

Dominique Blanc rappelle que l’engagement des professionnels envers l’éthique et la législation est crucial pour maintenir la crédibilité de cette discipline. « Les patients doivent se sentir en sécurité quand ils consultent un ostéopathe, et il est de notre devoir d’assurer cette tranquillité d’esprit », conclut-il.

En fin de compte, la mise en lumière de ces pratiques illégales doit inciter à des réformes dans l’éducation des praticiens et à une sensibilisation accrue des patients pour garantir un suivi sûr et respectueux en ostéopathie.

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