En 2024, la France a connu une résurgence préoccupante de la coqueluche, une maladie respiratoire prouvée pour ses effets débilitants, notamment chez les plus jeunes. Cette année a vu un pic inattendu du nombre de cas malgré une baisse anticipée après la pandémie de COVID-19. La dynamique épidémique de la coqueluche, qui suit généralement des cycles de trois à cinq ans, a pris une ampleur sans précédent cette fois-ci, suscitant une vigilance accrue des autorités sanitaires.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En médecine de ville, 162 612 cas ont été signalés en consultations générales, culminant en juillet. Simultanément, les services d’urgence ont enregistré 7 012 passages pour cette infection, avec un haut nombre d’hospitalisations dépassant la moyenne des années précédentes. Ces statistiques illustrent bien l’ampleur de l’épidémie, qui s’est finalement estompée en décembre 2024, mais non sans laisser des séquelles importantes. En effet, 46 décès ont été répertoriés, dont une majorité chez les enfants et les personnes âgées.
Importance de la vaccination en 2024
Face à ce scénario inquiétant, la vaccination a été reconfirmée comme un outil essentiel pour la prévention des formes graves de la coqueluche. En 2024, la couverture vaccinale des femmes ayant accouché a montré une amélioration significative, atteignant 62,3%, ce qui reflète un gain notable par rapport à l’année précédente. Cependant, il reste crucial d’intensifier ces mesures de prévention pour couvrir plus de population à risque.
Les stratégies vaccinales
Pour protéger les nourrissons, les stratégies vaccinales mises en place reposent sur diverses approches :
- Une primovaccination obligatoire dès l’âge de deux mois, avec des rappels à intervalles réguliers jusqu’à l’âge adulte.
- La vaccination des femmes enceintes, idéalement entre 20 à 36 semaines de grossesse, pour passer les anticorps au bébé.
- Pour les mères non vaccinées pendant la grossesse, une stratégie post-partum et une couverture vaccinale pour l’entourage proche du nourrisson, afin de créer une « barrière » familiale, ou stratégie de cocooning.
La situation à l’international en 2024
Au-delà de l’hexagone, l’Europe a subi une flambée similaire, avec la région OMS-Europe montrant une incidence élevée comparée aux autres régions mondiales. Toutefois, fin 2024, la propagation de la bactérie semblait se stabiliser avec peu de nouveaux cas signalés au début de 2025. Cette diminution permet d’entrevoir un retour à une situation plus contrôlée.
Pourtant, la menace de bactéries résistantes, notamment aux macrolides, constitue une autre préoccupation. En 2024, 17 cas de résistance ont été identifiés, illustrant la nécessité de surveiller étroitement la situation et d’adapter les traitements en conséquence.
Maintenir les gestes barrières
Outre la vaccination, l’application rigoureuse des gestes barrières joue un rôle crucial. Le port du masque reste fortement recommandé, en particulier pour les personnes symptomatiques, et est une mesure de protection collective et individuelle efficace.
Enfin, pour freiner cette épidémie, il est impératif d’éduquer le public sur les risques associés à la coqueluche et les mesures de prévention en place. L’engagement communautaire et une stratégie de communication efficace sont essentiels pour renforcer la confiance dans la vaccination et souvent dans le respect des recommandations sanitaires.

