Une étude récente, publiée dans la revue Nature Cardiovascular Research, met en lumière une différence surprenante entre les sexes en matière de besoins en activité physique et de bénéfices pour la santé. Selon cette recherche, effectuée au Royaume-Uni, les femmes n’ont pas besoin de pratiquer autant de sport que les hommes pour obtenir les mêmes avantages pour la santé, en particulier en ce qui concerne la santé cardiaque.
Les résultats de l’étude
La recherche a suivi plus de 80 000 adultes sans antécédents cardiaques, ainsi que 5 000 personnes souffrant de maladies coronariennes, sur une période de sept à huit ans. Les résultats ont montré que pour réduire de 30 % le risque de maladie coronarienne, les femmes devaient pratiquer environ 4 heures et 10 minutes d’activité physique par semaine. En revanche, les hommes avaient besoin d’effectuer près de 8 heures et 50 minutes d’exercice, soit plus du double du temps nécessaire pour les femmes.
Pourquoi une telle différence ?
Les chercheurs expliquent que plusieurs facteurs biologiques pourraient expliquer ces différences. Les hormones féminines, telles que les œstrogènes, sont connues pour avoir un impact positif sur les vaisseaux sanguins et la régulation du cholestérol, contribuant ainsi à une meilleure santé cardiaque avec moins d’exercice. De plus, le type de fibres musculaires prédominant chez les femmes, majoritairement le type 1, possède une capacité oxydative plus développée, facilitant la réduction de la graisse corporelle.
Le docteur Vincent Valinducq a également souligné que les femmes ont généralement moins de graisse viscérale que les hommes, celle-ci étant un facteur de risque majeur pour les maladies cardiovasculaires. Ce constat pourrait expliquer pourquoi elles bénéficient davantage de l’activité physique avec moins d’efforts.
Comparaison de niveaux d’activité
L’étude a comparé différents niveaux d’activité physique : inactif, actif selon les recommandations (150 minutes par semaine) et très actif. Pour les personnes sans antécédents de maladie cardiaque, bouger au moins 150 minutes par semaine a permis de réduire le risque de maladie cardiaque de 22 % chez les femmes, contre 17 % chez les hommes. Bien que les deux sexes bénéficient de l’exercice, ces chiffres montrent que les femmes tirent un avantage légèrement supérieur.
Implications pour la santé publique
Ces découvertes offrent des perspectives intéressantes pour la formulation des recommandations d’activité physique, qui pourraient être adaptées selon le sexe pour être plus efficaces. La compréhension des besoins distincts selon le sexe en matière de sport pourrait mener à des stratégies de promotion de la santé mieux ciblées, augmentant ainsi l’adhésion à long terme aux routines d’exercice.
Outre la santé cardiaque, l’activité physique joue un rôle crucial dans la prévention de nombreuses autres maladies chroniques, y compris le diabète et l’hypertension. Ainsi, bien que les femmes aient besoin de moins de temps pour récolter les bienfaits de l’exercice, l’importance de bouger régulièrement reste capitale pour tous.
Conclusion
Les résultats de cette étude révèlent des différences significatives entre les sexes en ce qui concerne les besoins et les effets de l’activité physique. Cela souligne l’importance de prendre en compte les facteurs biologiques dans l’élaboration des recommandations de santé publique. Les femmes peuvent se réjouir à l’idée que chaque minute d’activité physique compte et rapporte potentiellement plus de bénéfices qu’initialement supposé. Toutefois, il reste essentiel que chacun trouve une routine d’exercice qui lui permette de rester actif, en tenant compte de ses propres capacités et préférences.
En résumé, alors que l’activité physique reste un pilier essentiel d’une bonne santé, ces découvertes encouragent une approche plus personnalisée et reconnaissent les besoins uniques de chaque genre. Cela pourrait également favoriser une meilleure compréhension des différences biologiques et encourager une recherche continue dans ce domaine fascinant.

