Dans le domaine de la contraception féminine, une innovation pourrait bien redéfinir les méthodes actuelles. Imaginez un micromoteur de la taille d’un grain de riz, capable de bloquer le passage des spermatozoïdes et de l’ovule. Développé conjointement par la start-up néerlandaise Choice et l’entreprise française Silmach, ce dispositif représente ce que beaucoup qualifient déjà de « révolution » dans le domaine de la santé reproductive.
Un projet ambitieux porté par une collaboration internationale
Le concept est né d’une rencontre entre l’opérateur de start-up néerlandaise Choice et l’entreprise française de technologie avancée Silmach. Leur ambition? Créer une méthode contraceptive qui élimine les effets secondaires souvent associés aux contraceptifs hormonaux et invasifs. Cela a conduit à l’élaboration d’un dispositif non invasif qui promet de changer la donne.
Peter van de Graaf, ancien dessinateur industriel et initiateur du projet, s’inspire des données démographiques alarmantes qui révèlent qu’environ 40% des grossesses à l’échelle mondiale ne sont pas désirées. Ce chiffre, estimé en 2022 par le Fonds des Nations unies pour la population, a nourri son désir de rendre le choix de la maternité plus accessible à toutes les femmes.
Technologie et innovation : le cœur du dispositif
Central au projet, le micromoteur en silicium, d’une taille comparable à celle d’un cheveu, fonctionne sur un principe électrostatique. Non seulement il est conçu pour rester opérationnel tout au long de la vie de l’utilisatrice sans nécessiter de remplacement, mais il est aussi prévu pour être implanté de manière rapide et simple, au même titre qu’un stérilet. « Cela ne sera ni invasif ni douloureux », affirme van de Graaf, soulignant la simplicité de l’opération.
La technologie derrière le micromoteur ne nécessitant qu’une infime quantité d’énergie, rend le dispositif autonome et fiable. Pierre-François Louvigné, le directeur général de Silmach, explique que le moteur est fait de silicium, un matériau largement utilisé dans la fabrication de semi-conducteurs en raison de sa robustesse et de son inertie biologique. Sa construction garantit qu’il n’interagit pas avec le corps de l’utilisatrice, évitant ainsi les effets secondaires couramment associés aux méthodes traditionnelles.
Un chemin vers la commercialisation
Avec une mise sur le marché prévue entre 2030 et 2032, le dispositif devra encore franchir plusieurs étapes de tests avant son approbation finale. Les premiers tests in vitro conduits ont donné des résultats prometteurs, et selon le calendrier actuel, des essais in vivo débuteront dès 2026. Les concepteurs visent un processus d’implantation sécurisé, effectuée par des gynécologues, similaire à celui du stérilet, mais sans l’inconfort souvent associé à ce dernier.
Une révolution silencieuse dans le domaine de la santé féminine
Alors que le débat entourant la contraception traditionnelle continue de susciter discussions et inquiétudes, notamment quant aux effets secondaires hormonaux, ce nouveau dispositif propose une alternative non hormonale et plus respectueuse du corps féminin. Cette « révolution », comme l’ont surnommé ses créateurs, repose sur une stratégie passive, où l’intervention sur le corps humain est minimale.
Le choix conscient de ne pas intégranger de technologie complexe telle qu’une télécommande ou une application pour l’activation des valves, contribue à la simplicité du dispositif. En visitant le gynécologue pour activer ou désactiver le micromoteur, l’utilisatrice bénéficie d’un cadre sécurisé et professionnel, garantissant la bonne utilisation de l’appareil.
Implications à long terme sur la contraception
Si ce nouveau dispositif atteint ses objectifs, il pourrait influencer significativement les préférences en matière de contraception, en offrant une option sans hormone, avec un impact minimal sur le mode de vie de l’utilisatrice. Il pourrait également stimuler d’autres innovations dans le domaine, en promouvant le développement de technologies similaires basées sur des principes non invasifs et respectueux du corps humain.
Malgré les défis qu’implique toute introduction de nouveaux dispositifs médicaux, l’enthousiasme collectif entoure ce projet, vu comme une promesse de libération pour les femmes des contraintes imposées par les méthodes contraceptives actuelles. En adoptant une approche aussi centrée sur l’utilisateur, Choice et Silmach favorisent une santé reproductive plus éclairée et autonome, répondant ainsi à un besoin criant d’innovation dans le domaine.
