L’étude menée par le CHU de Clermont-Ferrand représente une première en France dans le domaine de la périnatalité et de l’activité physique. Depuis septembre 2024, cette initiative, baptisée « Pregmouv », explore comment l’exercice physique peut être intégré dans la routine quotidienne des femmes enceintes. Cette recherche innovante vise à déterminer les bienfaits spécifiques de ces activités, tant pour la future mère que pour son enfant.
L’initiative Pregmouv : Une réponse aux croyances limitatives
Sous la direction de Chloé Barasinski, sage-femme et maître de conférences, l’étude Pregmouv a vu le jour dans un contexte où les idées reçues prédominent encore largement. En effet, de nombreux conseils envers les femmes enceintes tendent à limiter leur activité physique, suggérant plutôt de rester calmes et de réduire leurs mouvements. Cependant, l’étude introduit une perspective nouvelle et encourageante, prouvant que l’exercice durant la grossesse peut être bénéfique, à condition d’être correctement adapté.
Organisée en collaboration avec l’AS Montferrand omnisports, l’étude a mis en place plusieurs séances d’activités physiques gratuites pour les participantes. Les femmes ont la possibilité de choisir le format qui leur convient : en présentiel, en visioconférence ou en format mixte, garantissant ainsi une flexibilité maximale pour répondre à leurs besoins individuels.
Enjeux et déroulement de l’étude
Au total, plus de 270 femmes enceintes ont déjà pris part à l’étude qui doit se poursuivre encore pour un an. Les participantes, qui doivent accoucher au CHU de Clermont-Ferrand ou à la clinique de la Châtaigneraie à Beaumont, sont recrutées dès le troisième mois de grossesse jusqu’à deux semaines avant le terme.
L’objectif principal est de démystifier les peurs associées à l’exercice pendant la grossesse et de démontrer qu’une activité modérée et bien encadrée peut avoir des effets positifs significatifs. Chloé Barasinski souligne que lorsque l’activité est adaptée, elle contribue non seulement à une meilleure santé physique mais également à un bien-être psychologique accru, ce qui est crucial pendant cette période de grands changements.
Des défis à relever
Malgré les résultats prometteurs, de nombreux obstacles subsistent. Parmi eux, les conseils parfois contradictoires de l’entourage et la persistance de mythes sur les dangers de l’exercice physique durant la grossesse. L’étude Pregmouv s’efforce de briser ces barrières, en offrant une éducation et un soutien à la communauté entourant les femmes enceintes.
Perspectives et futures recherches
En regardant vers l’avenir, le CHU de Clermont-Ferrand envisage d’étendre cette étude pionnière et d’explorer plus profondément l’impact de la fréquence, de l’intensité et de la nature des exercices sur la santé maternelle et infantile. De plus, cette recherche ouvre la voie à de nouvelles pratiques standardisées pour l’accompagnement des futures mères dans le cadre de la santé publique.
Le succès de l’initiative Pregmouv pourrait inciter d’autres institutions à travers la France à adopter une approche similaire, encourageant ainsi une révolution dans le domaine de la préparation à la maternité. Cela pourrait non seulement améliorer la qualité de vie des femmes enceintes mais également préparer une nouvelle génération à apprécier le mouvement et le bien-être dès la vie in utero.
En conclusion, l’étude Pregmouv du CHU de Clermont-Ferrand est un témoignage du potentiel transformateur que peut avoir l’activité physique ciblée et adaptée pendant la grossesse. Cette démarche s’inscrit dans une volonté plus large de repenser la façon dont les soins prénatals sont abordés en France, en plaçant le bien-être et l’autonomisation des femmes au cœur des préoccupations médicales et sociales.
