En France, la lutte contre le tabagisme a montré des résultats encourageants en 2024. Selon les dernières statistiques de Santé publique France, le pourcentage de fumeurs quotidiennement est en nette diminution par rapport aux années précédentes, une tendance favorable qui avait été un temps perturbée par la pandémie de Covid-19.
Une baisse encourageante mais hétérogène
En 2024, environ 25 % des adultes âgés de 18 à 75 ans ont déclaré fumer, contre 32 % en 2021. Parmi eux, 18 % fument quotidiennement. Cette baisse est d’autant plus notable qu’elle concerne toutes les formes de consommation de tabac, y compris les cigarettes manufacturées et à rouler, les cigares, et même la chicha. Toutefois, il est essentiel de noter que le tabac reste la principale cause de mortalité évitable en France, contribuant à 13 % des décès annuels avec environ 75 000 morts.
Cette reprise de la diminution du tabagisme est accueillie positivement par les autorités sanitaires et s’inscrit dans le cadre des politiques publiques mises en place depuis 2016. L’implantation de mesures telles que le paquet neutre, l’augmentation des prix et le remboursement des aides au sevrage ont joué un rôle crucial dans cette tendance.
Pandémie et reprise des anciennes habitudes
La pandémie avait perturbé cette dynamique en provoquant une recrudescence du tabagisme, notamment chez les individus issus de milieux sociaux économiquement vulnérables. Toutefois, le retour à une tendance baissière suggère un ré-engagement des fumeurs à réduire leur consommation, motivé par des initiatives comme le Mois sans tabac et la sensibilisation accrue des dangers du tabagisme.
Inégalités sociales persistantes
Malgré cette diminution, les disparités sociales demeurent frappantes : les ouvriers affichent un taux de tabagisme quotidien deux fois plus élevé que les cadres (25,1 % contre 11,8 %). De même, les personnes ayant un niveau d’éducation inférieur à celui du baccalauréat fument davantage, renforçant l’idée que les mesures de santé publique doivent être adaptées pour cibler plus efficacement ces groupes.
Les disparités sont également notoires selon la situation financière perçue : le tabagisme touche 30 % des personnes se considérant en difficulté financière. Il est par ailleurs plus fréquent chez les hommes que chez les femmes, et varie selon les tranches d’âge et les régions de France, avec par exemple, un taux plus faible en Île-de-France comparé à des régions comme la Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Mesures et perspectives futures
Pour poursuivre la lutte contre le tabagisme, les autorités sanitaires envisagent de renforcer les politiques actuelles tout en développant de nouvelles approches ciblant les jeunes générations et les zones à forte prévalence de fumeurs. La poursuite de l’augmentation des prix, alliée à des campagnes éducatives, apparaît comme une stratégie efficace pour dissuader l’initiation surtout chez les plus jeunes et encourager les fumeurs existants à réduire leur consommation.
De nouvelles recherches visent également à comprendre les facteurs psychologiques et sociaux qui conduisent à la prise et au maintien du tabagisme, afin de créer des programmes d’intervention plus personnalisés et efficaces. La promotion de solutions alternatives et la hausse des ventes de produits d’aide au sevrage en pharmacie, qui ont bondi de 29 %, illustrent une progression vers un support croissant pour les tentatives de sevrage.
L’impératif d’une approche inclusive
Il est crucial que les initiatives futures englobent tous les segments de la société pour éviter que certaines catégories ne soient laissées pour compte. Éliminer les barrières financières, renforcer l’accès à l’information et impliquer les communautés sont des éléments clés pour assurer une baisse durable du tabagisme.
Selon l’enquête, plus de la moitié des fumeurs actuels expriment un désir d’arrêter, ce qui révèle un potentiel significatif pour les campagnes anti-tabac. Les résultats complets de ces recherches, incluant des données sur le vapotage, seront publiés prochainement, fournissant une compréhension plus approfondie du comportement des fumeurs français en 2024.
Ainsi, la France continue sa bataille contre le tabagisme avec l’objectif de devenir une nation libre du tabac, en s’appuyant sur des politiques publiques innovantes et des efforts concertés de sensibilisation. La persistance des inégalités sociales met en lumière le besoin d’un engagement collectif et ciblé pour obtenir des résultats significatifs et durables.
