Une étude récente menée par l’Inserm et l’Université Paris-Cité révèle une situation préoccupante pour la santé mentale des jeunes en France. Selon les résultats préliminaires, environ un tiers des jeunes âgés de 11 à 24 ans présente des symptômes d’anxiété ou de dépression. Ce problème semble toucher particulièrement les jeunes femmes, qui sont presque deux fois plus susceptibles d’en souffrir comparé à leurs homologues masculins.
La prévalence des troubles mentaux chez les jeunes
La recherche indique que plus d’un tiers des jeunes témoignent de signes de détresse psychologique, allant d’une anxiété modérée à sévère. Cette étude utilise une plateforme en ligne où les jeunes répondent à des questionnaires plusieurs fois par an. Ces données visent à fournir une base de référence pour évaluer la santé mentale des jeunes en France.
Karine Chevreul, directrice du projet intitulé Mentalo et professeure de santé publique, explique que l’objectif principal est d’observer les variations au fil du temps et de découvrir les relations causales possibles. Bien que les résultats ne fassent pas encore l’objet de publications scientifiques officielles, ils sont partagés pour mettre en lumière cette problématique en ce jour symbolique de la santé mentale, reconnue comme une cause nationale en France pour l’année 2025.
Impact du sexe et du statut socio-économique
D’après les données révélées, 45% des filles contre 27% des garçons présentent des signes de détresse psychologique. Le passage au lycée s’avère être un moment critique, marquant une augmentation de 50% des troubles psychiques chez ces jeunes. De plus, les jeunes issus de milieux économiquement défavorisés semblent particulièrement vulnérables. En effet, sept jeunes sur dix venant de familles en grande difficulté financière sont affectés, comparé à trois sur dix provenant de familles plus aisées.
Les écrans et leur influence
L’étude pointe également la relation entre l’usage intensif des écrans et la détérioration de la santé mentale. Parmi les jeunes qui passent plus de sept heures par jour devant un écran, 60% sont à risque de détresse psychologique. Cependant, tous les usages des écrans ne sont pas égaux. Les jeunes qui utilisent leurs appareils pour des activités culturelles, sportives, ou éducatives paraissent moins affectés que ceux se perdant dans des contenus non instructifs ou suivant des influenceurs.
Il est constaté que les jeunes se sentent mieux lorsqu’ils utilisent des écrans à des fins constructives plutôt que passives. Cela inclut la participation à des activités en ligne qui favorisent la connaissance et les loisirs actifs.
Outils et solutions : L’initiative Mental +
En réponse à cette situation alarmante, les chercheurs travaillent sur le lancement d’une application mobile nommée Mental +. Cette application offre un coaching personnalisé pour aider les jeunes à mieux évaluer et comprendre leur bien-être mental. Cet outil digital, qui devrait être lancé prochainement, propose une approche proactive et de soutien, permettant aux jeunes de faire un point régulier sur leur santé mentale.
En conclusion, l’étude soulève des questions cruciales sur la santé mentale des jeunes générations. Elle appelle à une prise de conscience collective et à des actions concrètes pour améliorer l’environnement et les habitudes des jeunes face aux nouveaux défis numériques.