Une étude récente menée par Santé publique France s’est penchée sur les profils des victimes de noyades, une problématique qui s’est tragiquement manifestée à maintes reprises durant les mois estivaux. L’étude met en exergue que les hommes de plus de 65 ans constituent le groupe le plus à risque, avec une probabilité trois fois plus élevée de noyade grave par rapport aux enfants âgés de 0 à 5 ans. Ces cas sont souvent dus à des malaises survenus dans l’eau, entraînant ainsi une incapacité soudaine à se maintenir à la surface.
Les résultats de cette enquête ont été obtenus en analysant 2 866 cas de noyades survenues durant les étés de 2018 et 2021 en France métropolitaine comme en Outre-mer. Les chercheurs ont noté que, bien que les noyades accidentelles soient courantes parmi les jeunes, celles affectant les personnes âgées sont souvent plus sévères. Cela met en avant la nécessité de comprendre les interactions complexes entre l’âge avancé, la santé et les environnements aquatiques.
Le rôle du genre et de l’origine géographique
L’étude souligne également que les hommes sont plus susceptibles de subir des noyades graves que les femmes. Cela peut être attribué à plusieurs facteurs, notamment un éventuel excès de confiance en soi, une moins bonne évaluation des risques liés à l’eau ou encore des différences physiologiques. De plus, les personnes résidant à l’étranger sont également plus vulnérables. Cette exposition élevée pourrait être liée à une incompréhension des signaux de sécurité en France, où les couleurs et formes des drapeaux de baignade peuvent différer de celles utilisées à l’international.
Impact des lieux et des moments de baignade
L’heure et le lieu de baignade s’avèrent également déterminants dans la gravité des noyades. En milieu privé, comme les piscines familiales, toutes les tranches d’âge sont touchées, et ces noyades tendent à être plus graves. Les jeunes de 6 à 19 ans, ainsi que des adultes, encourent un risque important dans les cours d’eau et plans d’eau non surveillés.
Par ailleurs, les régions nord et ouest de la France montrent un risque accru par rapport au sud-est. Cela s’explique en partie par le fait que les plages du sud sont davantage fréquentées, souvent surveillées, et que la prévention y est généralement plus efficace, ce qui limite les incidents graves.
Les noyades matinales
Il a été constaté que les noyades survenant le matin sont souvent plus sévères, vraisemblablement parce que ces horaires coïncident avec des périodes de surveillance réduite, et que les baigneurs sont souvent moins nombreux mais plus âgés. Cela soulève la question de l’importance d’une surveillance continue et ciblée, même durant les heures apparemment calmes.
Enfin, bien que la saisonnalité et les alertes de canicule ne soient pas directement corrélées à la gravité des noyades selon cette étude, elles restent des facteurs à surveiller pour prévenir les incidents. Une attention particulière doit être accordée à l’élaboration de programmes de prévention adaptés à ces données, intégrant des mesures additionnelles pour les personnes âgées et les touristes étrangers.
Préconisations et prévention
Les chercheurs recommandent une approche préventive ciblée pour les groupes les plus vulnérables afin de réduire le nombre de noyades et leurs conséquences potentiellement fatales. Outre l’amélioration de la signalétique et des alertes de sécurité, il est crucial d’éduquer le public sur les risques inhérents aux activités aquatiques à tout âge, en mettant l’accent sur les personnes âgées et le personnel étranger non familier avec les normes françaises.
Ils préconisent également d’approfondir les recherches, particulièrement en ce qui concerne l’impact des maladies préexistantes comme les troubles cardiovasculaires, et les effets de la consommation de certains médicaments, pour une compréhension plus fine des dangers et, par conséquent, pour développer des solutions adéquates visant à réduire ces risques de noyades graves.
