Prévoyez de faire vos courses de médicaments d’avance : ce jeudi 18 septembre, une mobilisation nationale inédite verra la fermeture de 98% des pharmacies en France. Cette grève répond à une suite de décisions économiques jugées défavorables envers le secteur pharmaceutique. Les organisations professionnelles, FSPF (Fédération des syndicats pharmaceutiques de France) et l’USPO (Union des syndicats de pharmaciens d’officine), déclarent que presque toutes les pharmacies fermeront leurs portes, et que de nombreux pharmaciens participeront à des manifestations locales ou régionales pour exprimer leur inquiétude.
Les pharmaciens sont excédés par la baisse du plafond des remises commerciales sur les médicaments génériques, imposée récemment par un arrêté du Journal officiel. Ce plafond, réduit de 40% à 30%, doit encore descendre progressivement à 20% d’ici à 2027. Cette baisse annoncée dès le 1er septembre a été perçue comme un coup dur pour la plupart des officines, déjà fragilisées financièrement. « La situation est catastrophique pour nous », déclare Cynthia Guichard, conseillère du syndicat général des pharmaciens des Bouches-du-Rhône.
Une Nouvelle Perte Financières
En plus de ces mesures économiques, les pharmaciens doivent faire face à une autre décision jugée agressive : le Comité économique des produits de santé (CEPS) envisage de réduire le prix d’une dizaine de molécules. Cette réunion cruciale, prévue également pour le 18 septembre, accentue l’inquiétude dans le milieu pharmaceutique, qui craint une perte de « 40 millions d’euros de marges », selon Cynthia Guichard.
Nombreux sont ceux qui expriment leur ras-le-bol face à des « attaques injustifiées » qui menacent de fermer jusqu’à 8 000 officines, mettant ainsi en péril la santé publique dans de nombreuses régions de France. Ils revendiquent un retrait pur et simple des mesures envisagées et attendent un signe du gouvernement. « Nous demandons des actions concrètes et non des promesses vaines », clame un autre pharmacien, soulignant la précarité grandissante de la profession.
Un Impact Géographique Étendu
La mobilisation ne se limite pas aux grandes villes. En Provence-Alpes-Côte d’Azur, la fermeture de 95% des officines est attendue, affectant autant les petites pharmacies de quartier que les grandes structures. D’autres régions suivent la tendance avec plus de 90% de fermetures prévues, notamment dans le Morbihan et divers départements de la région Grand-Est.
Face à l’ampleur des fermetures, certains pharmaciens seront réquisitionnés pour des services essentiels, en vertu de l’article L.3131-8 du Code de la santé publique. Cependant, la continuité des soins reste une préoccupation majeure, surtout pour les populations rurales déjà en proie à une désertification médicale.
Des Revendications Claires
Les professionnels de santé concernés demandent la suspension des baisses tarifaires et une reconnaissance officielle des difficultés vécues par les pharmaciens. « Nous espérons que cette grève envoie un message fort au gouvernement sur l’urgence de notre situation », résume un militant lors d’une réunion syndicale.
Quelles Alternatives ?
Pour les patients, ce mouvement implique de prévoir stocker leurs médicaments à l’avance. Ceux ayant des besoins urgents seront dirigés vers les rares pharmacies encore ouvertes, sous réquisition obligatoire. Ce contexte tendu souligne une fois de plus la nécessité d’une réforme globale pour sauver un secteur essentiel à la santé publique.
En conclusion, cette mobilisation historique des pharmaciens met en exergue des problématiques économiques et sociales profondes que le gouvernement ne peut plus ignorer. Les professionnels de ce secteur indispensable réclament des mesures immédiates pour garantir leur survie et éviter une crise sanitaire majeure.