La récente enquête sur les respirateurs Philips, utilisés dans le traitement de l’apnée du sommeil, marque un tournant décisif dans une affaire qui dure depuis plusieurs années. Une information judiciaire a été ouverte par un juge d’instruction parisien, enquêtant sur des soupçons de tromperie aggravée concernant ces appareils. Ce développement intervient après que le parquet de Paris a reçu 104 plaintes de particuliers, accompagnées de plaintes de plusieurs associations ainsi que d’un signalement de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).
Contexte de l’affaire
En 2021, Philips avait révélé que certains de ses appareils dégagent des particules potentiellement dangereuses pour la santé. Ces machines, essentielles pour les personnes souffrant d’apnée du sommeil, présentaient le risque d’inhalation ou d’ingestion de fragments de mousse utilisée pour l’insonorisation, pouvant mener à des irritations, des maux de tête, et un risque de cancer à long terme.
Ces révélations ont immédiatement suscité l’inquiétude mondiale, les autorités sanitaires de plusieurs pays, dont la France, exigeant des mesures correctives urgentes. Bien que Philips ait par la suite déclaré que les substances concernées n’étaient pas dangereuses, le doute persiste, exacerbant la méfiance des utilisateurs et des régulateurs.
Avancées judiciaires
L’enquête actuellement en cours vise à établir si Philips a manqué à son devoir d’informer sur la dangerosité potentielle de ses produits. Parmi les infractions examinées figurent la tromperie sur les qualités substantielles des appareils et le non-signalement d’incidents pouvant entraîner des conséquences graves pour la santé publique.
La procédure est confiée à l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (Oclaesp) qui mène des investigations approfondies, incluant des auditions et l’analyse de documents clés. Si l’enquête confirme des manquements graves, le fabricant pourrait faire face à des poursuites judiciaires significatives.
Répercussions sur les utilisateurs
Les appareils concernés ont eu un impact direct sur la santé des utilisateurs, avec environ 350 000 personnes touchées en France et 1,5 million à travers l’Europe. Ces individus ont été exposés à des risques accrus de complications sanitaires, ce qui a conduit à une avalanche de plaintes et de signalements.
Face à l’ampleur de la crise, Philips a été contraint de procéder au remplacement de ses appareils, opération qui s’est poursuivie laborieusement en raison de la complexité du problème et de la nécessité de garantir la sécurité des nouveaux dispositifs mis sur le marché.
Mesures gouvernementales
En réponse à la crise, l’ANSM a suspendu temporairement la vente des appareils incriminés. En février, Philips a obtenu l’autorisation de reprendre la vente de nouveaux appareils en France suite à un contrôle rigoureux attestant de l’absence de dangerosité, un retour sur le marché qui s’accompagne d’une surveillance accrue pour éviter toute récidive.
À l’international, notamment aux États-Unis, Philips a également dû faire face à des litiges importants. L’entreprise a accepté de verser 1,1 milliard de dollars pour résoudre les différends judicaires liés à ces appareils, illustrant l’ampleur des enjeux financiers et juridiques associés.
Conclusion
Le scandale des respirateurs Philips met en lumière les défis persistants de la sécurité des dispositifs médicaux et de la responsabilité des fabricants. Alors que l’enquête progresse, des réponses sont attendues pour comprendre pleinement les implications de cette affaire sur la santé publique et pour assurer que de telles situations ne se reproduisent pas à l’avenir.
Les victimes, quant à elles, comptent sur le système judiciaire pour faire toute la lumière sur cette affaire et obtenir justice face aux préjudices subis, illustrant l’importance cruciale de la transparence et de l’intégrité dans le secteur des dispositifs médicaux.

