En 2024, une enquête nationale a mis en lumière une évolution importante dans la gestion des infections associées aux soins au sein des Établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) en France. Menée par Santé publique France, cette étude de prévalence a permis d’analyser de près la situation sanitaire de milliers de résidents âgés et ainsi mesurer l’efficacité des mesures préventives mises en place.
Une prévalence des infections en nette diminution
Les résultats de l’enquête indiquent une baisse significative des infections associées aux soins depuis 2016. En particulier, le taux de prévalence des résidents infectés en 2024 s’élève à 2,35 %, en baisse par rapport aux 2,93 % enregistrés précédemment. Cette diminution est un indicateur positif des efforts investis dans la prévention et la gestion des infections en milieu gériatrique.
Facteurs de risque et types d’infections
Les résultats soulignent également les facteurs de risque contribuant aux infections, tels que l’âge avancé, l’immobilité, ou encore les hospitalisations récentes. Les infections respiratoires, urinaires, et cutanées représentent les cas les plus fréquents, composant respectivement 36,2 %, 31,7 %, et 25,8 % des infections documentées.
Des germes spécifiques ont été identifiés comme les plus courants durant les examens, avec Escherichia coli représentant 53,9 % des infections urinaires confirmées. Ces données sont essentielles pour orienter les stratégies de traitement et de prévention futures.
Stabilité des traitements antibiotiques
L’enquête a également révélé que la proportion de résidents traités par antibiotiques reste stable, à 2,87 % en 2024. Cependant, il a été noté une augmentation notable des prescriptions préventives (ou prophylactiques), qui sont passées de 13,6 % à 22 %.
Bien que la voie orale demeure prédominante pour l’administration des antibiotiques, l’étude souligne l’importance d’une réévaluation systématique des traitements, qui n’est réalisée que dans environ un tiers des cas, et souvent pour des durées excédant les recommandations.
Pistes d’amélioration pour une prévention renforcée
Face à ces résultats, plusieurs recommandations ont été émises pour améliorer la prévention du risque infectieux et le bon usage des antibiotiques. Il est essentiel d’encourager la formalisation de procédures de réévaluation régulièrement et d’améliorer l’accès à une expertise en hygiène ainsi qu’à un référent en antibiothérapie dans les Ehpad.
Une attention particulière doit être portée à la documentation microbiologique des infections, qui reste insuffisante avec moins de la moitié des IAS dûment répertoriées. En outre, l’évaluation de la pertinence des traitements prophylactiques, particulièrement pour les infections urinaires, nécessite une amélioration continue.
Sensibilisation et déclinaison régionale des actions
Pour favoriser l’application des bonnes pratiques au sein des Ehpad, des actions de sensibilisation envers les prescripteurs s’avèrent nécessaires, notamment à travers des formations régulières et adaptées aux spécificités régionales. Préciser et régionaliser les priorités peuvent mener à une meilleure efficacité des mesures instaurées.
En conclusion, l’enquête de 2024 témoigne des progrès réalisés mais insiste sur la nécessité de poursuivre les efforts. Une approche collaborative entre institutions, personnels de santé, et structures de soutien est indispensable pour garantir un environnement sécurisé et sain pour les résidents des Ehpad.