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L’impact mortel du Dieselgate en France : 16 000 vies perdues, un scandale toujours d’actualité

Illustration du Dieselgate montrant un paysage urbain pollué avec des voitures en file, des fumées d'échappement visibles, mettant en avant une atmosphère de pollution et de danger pour la santé publique.
Depuis 2009, le Dieselgate a coûté la vie à 16 000 personnes en France. Avec des moteurs truqués encore en circulation, le scandale continue de menacer la santé publique.

Depuis le début du scandale connu sous le nom de « Dieselgate », la France a déploré la perte de 16 000 vies humaines entre 2009 et 2024. Ce chiffre alarmant provient d’une étude récente menée par le Centre for Research on Energy and Clean Air (CREA), qui met en lumière l’impact considérable des moteurs diesel truqués sur la qualité de l’air et la santé publique. Ces moteurs, équipés de dispositifs pour contourner les normes environnementales, ont permis des émissions de gaz toxiques bien au-delà des limites légales établies pour protéger l’environnement et la santé des citoyens.

Des émissions toxiques qui dépassent les normes

Les moteurs impliqués dans le scandale du Dieselgate utilisent des « dispositifs d’invalidation » pour tromper les tests d’émissions. Cela signifie que les systèmes de dépollution des voitures sont programmés pour n’être pleinement actifs qu’en conditions de tests en laboratoire, laissant libre cours aux émissions excédentaires lors de la conduite réelle. Le résultat est une pollution atmosphérique accrue, particulièrement en dioxyde d’azote, un gaz nocif pour la santé humaine.

La priorité de ces tests en laboratoire était de maintenir les niveaux d’émissions dans les normes, mais sur route, les émissions pouvaient dépasser jusqu’à vingt fois les limites autorisées. Cette situation a conduit à une contamination de l’air ambiant, devenue inacceptable et dangereuse pour la santé publique, causant des maladies respiratoires et cardiovasculaires croissantes parmi la population exposée.

Conséquences sanitaires et économiques

L’étude du CREA estime que si les dispositifs truqués n’avaient pas été utilisés, 8 000 décès supplémentaires pourraient encore être évités d’ici 2040. En Europe, y compris le Royaume-Uni, ce chiffre s’élève à 205 000 décès prématurés sur la même période. Outre la tragédie humaine, les conséquences économiques sont également colossales, évaluées à 1 200 milliards d’euros pour couvrir les soins médicaux, les pertes de productivité et les coûts associés aux décès prématurés.

En France, le bilan est lourd avec un coût économique estimé à 146 milliards d’euros. Cela inclut les frais médicaux pour le traitement des maladies liées à la pollution de l’air engendrée par ces moteurs truqués, ainsi que l’ensemble des journées de travail perdues, évaluées à 2,4 millions sur plusieurs décennies.

Appels à l’action et insuffisance des mesures

Des experts, comme Anne Lassman-Trappier de France Nature Environnement, appellent à la remise aux normes des véhicules touchés pour éviter de futures pertes humaines et économiques. Un examen plus strict et une mise à jour des réglementations sont nécessaires au niveau européen pour prévenir de telles fraudes à l’avenir. Ceci inclut l’introduction et le renforcement des tests RDE (Real Driving Emissions), destinés à évaluer les émissions réelles des véhicules en conditions de conduite normales, et non seulement en laboratoire.

Bien que certains pays, comme les États-Unis, aient déjà pris des mesures correctives suite à la révélation du scandale, l’Europe peine encore à imposer des sanctions adéquates aux constructeurs responsables. Récemment, plusieurs dirigeants de Volkswagen ont été condamnés en Allemagne, mais davantage de mesures doivent être prises pour garantir la conformité des véhicules vendus en Europe.

Perspectives futures et transition énergétique

Alors que le monde automobile accélère sa transition vers les véhicules électriques, l’héritage laissé par le Dieselgate continue de peser sur les politiques publiques et les discussions environnementales. Les moteurs thermiques demeurent cependant une grande source de pollution dans les villes européennes et constituent un frein à la qualité de l’air et à la santé publique. La transition vers des technologies plus propres reste une priorité pour éviter de futurs scandales et protéger les générations futures.

À l’avenir, une attention accrue aux réglementations environnementales mondiales et une révision des politiques de marché sont impératives pour prévenir d’autres incidences de fraude et garantir que les avancées technologiques ne se fassent pas au détriment de la santé et de l’environnement.

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