En France, la situation actuelle de la formation des chirurgiens-dentistes est préoccupante. Environ 50 % des dentistes travaillant dans l’Hexagone sont formés à l’étranger, principalement en Espagne, au Portugal ou en Roumanie. Cette tendance résulte d’un manque criant de places disponibles dans les universités françaises, malgré des efforts récents pour augmenter leurs capacités de formation.
Un Constat Alarmant
L’Observatoire national de la démographie des professions de santé souligne que l’externalisation de la formation des dentistes pose des problèmes de qualité et d’harmonisation. Les diplômes dentaires obtenus dans l’Union Européenne jouissent d’une reconnaissance automatique en France. Toutefois, cette équivalence théorique ne garantit pas l’homogénéité des compétences cliniques, et certaines études indiquent que des étudiants n’ont pas toujours l’opportunité de travailler concrètement sur des patients durant leur cursus.
Efforts et Limitations de la France
Face à cette situation, certaines actions ont été entreprises en France pour pallier le manque de personnels formés localement. Huit nouvelles universités, incluant celles d’Amiens, Caen, Rouen, et Tours, ont ouvert des cursus odontologiques. Malheureusement, ces efforts ne sont qu’une goutte d’eau dans l’océan, le numerus clausus ayant été converti en numerus apertus, permettant ainsi de diversifier la sélection des étudiants, mais les infrastructures et financements pour la formation restent limités.
Par ailleurs, malgré les contraintes budgétaires et logistiques, certaines voix s’élèvent pour que des initiatives privées soient mises en place. Pourtant, les formations restent majoritairement dépendantes du financement public en France, et la mise en place d’alternatives privées semble encore loin d’être une réalité tangible.
L’Enjeu de la Répartition Territoriale
Le syndicat Chirurgiens-dentistes de France alerte également sur la répartition inégale des dentistes formés au niveau national. Pour remédier à cette situation, ils préconisent des aides à l’installation et au maintien dans les zones moins desservies, dans l’optique d’optimiser le maillage du territoire.
En effet, alors que le nombre de dentistes doit augmenter dans les dix prochaines années (les prévisions tablent sur 60 000 à 70 000 praticiens), des efforts concertés sont nécessaires pour veiller à ce que cette augmentation ne se traduise pas par une concentration excessive dans les zones urbaines déjà bien pourvues.
Solutions Proposées
Dans ce contexte, l’intégration de nouvelles technologies dans la formation est une piste à explorer. Les simulateurs dentaires, qui permettent de s’entraîner en conditions quasi réelles, pourraient être plus largement utilisés. Cependant, leur mise en place nécessite des financements conséquents et des espaces dédiés.
De plus, la coopération internationale pourrait être renforcée pour harmoniser les standards de formation au sein de l’UE, assurant ainsi un niveau de compétence homogène pour tous les étudiants.
En conclusion, si la France s’efforce d’augmenter sa capacité de formation des dentistes, il est crucial de mettre en œuvre des solutions innovantes et de garantir la qualité de l’enseignement pour répondre efficacement aux besoins de la population et homogénéiser les compétences acquises, tout en assurant une meilleure répartition géographique des praticiens sur le territoire national.